Deux jours à vomir tripes et boyaux, deux jours dans un état semi comateux avec une grosse houle de face ! Xavier est loin d'être au top aussi ! Je suis furieuse de mettre si longtemps à m'amariner ! Deux jours entiers ! C'est nul !
Néanmoins on apprécie des moments tels que les levers de soleil quelquefois plus beaux que les couchers !
Et puis, encore une fois, moment magique, un petit oiseau venu de nulle part nous accompagne toute une journée... Toujours aussi sociable, nous discutons beaucoup avec lui car nous avons beaucoup de questions à lui poser :
De quel pays vient-il ? Que mange t-il ? Où se repose t-il ? Où fait il son nid ? Que boit il ?
Toutes ces questions resteront sans réponses malheureusement...
Et puis, vers 19h, alors que la nuit tombait et que nous naviguions au moteur sans un souffle de vent... l'improbable, le truc incroyable qu'on lit dans la rubrique "ça nous est arrivé" de Voiles et Voiliers, le truc qui n'arrive qu'aux autres, se produisit...
Un gros bruit accompagné d'une poussée du bateau vers le haut, même sensation qu'en voiture quand on passe trop vite sur "un gendarme couché", nous laisse complètement sidérés ! Le tout ne dure pas plus d'une seconde, mais quel choc ! Nous regardons autour de nous : rien !
Mais sans nul doute possible nous venons d'être percutés et peut-être même attaqués par une baleine car le coup venait vraiment d'en dessous ! Difficile de vous expliquer que le choc que nous avons ressenti était "mou" mais c'était pourtant tout à fait ça !
Nous restons très attentifs à un bruit suspect que nous pourrions entendre mais rien !
Nous commençons donc notre nuit mais vers minuit de très légères vibrations commencent, pour s'amplifier et se stabiliser vers 4 h... C'est le coup de la baleine !
Là c'est la goutte d'eau en trop, le capitaine est anéanti, démoralisé, désespéré, on n'en peut plus, vraiment !
Nous pensons que l'hélice a pris un coup et avons peur de ne pas pouvoir passer la marche arrière pour les manœuvres à venir...
Une fois de plus les enfants viennent à notre rescousse, Grégoire envoie un mail à la marina pour leur expliquer nos soucis
Réponse de Heather :
on les attend, on sera là pour les aider !!
Tu parles ! La suite de mon récit vous montrera que nous n'avons pas eu un coup de main de la part du personnel de la marina !
À l'entrée du chenal j'appelle, comme prévu, montego bay yatch club sur le 16 et seul un particulier américain me répond... Américain qui vient tout de suite à notre rencontre en dinghy pour savoir si on a besoin d'aide !
Entrée dans la marina très difficile, avec un fort vent de travers, il faut s'accrocher à une bouée à l'avant pour reculer ensuite sur le ponton... Je déteste ça !
Le dock master est en effet là pour aboyer des ordres contradictoires
- prenez cette bouée devant
On s'y dirige...
- non plutôt cette autre bouée !
On n'en peut plus, Xavier est sur le point de craquer...
Heureusement notre ami américain arrive avec son dinghy et nous amarre à l'avant, il s'éclipse ensuite sans qu'on puisse le remercier pendant que l'autre c...... continue de hurler sans donner le moindre coup de main, tout en pianotant sur son téléphone portable ! Une honte !
Enfin on est amarré au ponton et tout de suite on réalise que le personnel de cette marina est au dessous de tout ! J'espère que je n'aurai jamais à y retourner et je vous conseille vivement de ne pas y mettre les pieds ! Ils passent leur journée à attendre...
Santé, immigration, douane.... Et la question qui nous achève (si ce n'était pas déjà fait)
- avez vous un bac à eaux noires ?
- non
- quoi non ??????
(on commence à nous regarder de travers)
- ben non !
- alors vous ne pouvez pas rester sur le bateau, il vous faut prendre une chambre à terre
- puisque c'est comme ça, nous partons au mouillage !
- c'est pareil au mouillage vous n'avez pas le droit ! Je m'occupe de vous trouver une chambre... Nous dit Heather
Nous repartons dépités au bout du ponton voir notre Sayann et là, car les soucis ne s'arrêtent pas là, nous découvrons que les cales sont remplies d'eau !!! 😱
Le bateau reprend l'eau par le presse étoupe.... Alors nous ne demandons même pas à un des flemmards de plonger, il faut vite partir dans une marina qui a un travelift pour sortir Sayann de l'eau et constater les dégâts ! En attendant nous faisons une déclaration à notre assurance car après tout nous sommes assurés tout risque !
C'est à Port Antonio qu'il faut aller, à une centaine de miles d'ici !
Mais d'abord nous allons reprendre des forces... Notre chambre à terre est très bien mais ce n'est qu'une chambre et elle est chère ! Le restau est très sympa ! Typique !
On apporte de quoi se désaltérer ou plutôt de quoi se remonter...
Une petite partie de "touché coulé" est tout à fait d'actualité !
Cela me fait tellement râler d'être obligé de quitter le bateau que je cherche un studio air bnb pour les autres jours... Je le trouve... Il n'est pas cher du tout... Mais honnêtement pas terrible...
C'est sous des trombes d'eau que nous nous y installerons samedi soir et ce n'est que dimanche, jour de Pâques, que nous réalisons... Le quartier.... La faune....
J'ai le don de choisir des quartiers craignos...
Au moins nous pouvons dire que nous sommes au cœur de la Jamaïque profonde... Notre première sortie nous inquiète un peu et puis on s'habitue vite à croiser une faune défoncée mais pas agressive! Nous sommes vraiment les seuls blancs à des kms à la ronde ! Quelles drôles de fêtes de Pâques !
Gabriel va donc arriver mardi matin, nous nous donnons rendez vous à la luxueuse marina
Nous ferons les formalités pour partir mercredi pour Port Antonio ! J'espère qu'on aura pu organiser notre sortie de l'eau à l'avance !
Si Gabriel ne venait pas, nous laisserions tout tomber et rentrerions à la maison car ça commence à faire un peu trop pour nous cette année !
Mais laissez nous quelques jours pour reprendre des forces, juste le temps que nos ressources reviennent et nous repartirons pour un tour !
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