Le Port de départ

Le Port de départ

lundi 6 février 2023

Saison 12 ep 02

 Pour les amateurs de séries, vous savez quelquefois, à la fin d'un épisode, vous avez (du moins Xavier a souvent) la sentation de ne rien avoir appris de nouveau, un épisode pour pas grand chose, du remplissage quoi ! Et bien attendez vous à ce que cet article soit de cette trempe là... En plus Xavier vous dira que ce genre d'épisode commence toujours par un rêve... Qu'à cela ne tienne...


Le Sayann flambant neuf vogue sur une eau turquoise, à son bord un jeune capitaine et son moussaillon, la peau tannée par le soleil, les cheveux au vent, beaux, amoureux, heureux. 

Aucun bruit suspect, des voiles gonflées par un vent d'une douceur incroyable, un moteur qui peut ronronner sans soucis à la moindre demande, pas de terre en vue juste la mer qui ondule doucement et le bonheur de savoir profiter de ces moments.... Une petite bière bien fraîche qui sort du frigidaire, des oiseaux se posent sur les filières pour être du voyage, des dauphins jouent avec l'étrave... 


Et bam... On se réveille les amis !! C'était juste un rêve et la réalité est tout autre... On arrive quand même à avoir des bières fraîches en allant chercher des glaçons tous les matins, le moteur n'est pas encore prêt à ronronner... 

En résumé, comme dirait Jean Baptiste, les problèmes sont cernés à défaut d'être solutionnés !

Parlons d'abord du côté technique :

- Xavier a commencé à démonter le moteur pour pouvoir changer les joints de l'arbre à came et il s'est alors rendu compte que Euken (le mécanicien jamaïcain) avait tout démonté en avril dernier sans prendre aucune précaution c'est à dire sans caler le moteur donc l'arbre à came ne rentre plus dans son logement, une soupape l'en empêche et là Xavier a besoin des conseils d'un expert... La base arrière s'en occupe et Étienne va essayer de nous mettre en relation avec quelqu'un du métier...

- Côté échappement c'est un peu compliqué aussi... Volvo ne produit plus le coude d'échappement d'origine sur notre modèle de moteur, il l'a remplacé par un autre coude dont l'embase n'a pas la même forme que l'ancien... Faut il vraiment changer ce coude ? Nous nous posons la question et allons trancher cette semaine après différents conseils... 

De toute façon les enfants commandent la durite manquante et nous l'envoient. 

Pardon de parler un peu technique mais je sais que ça en intéresse certains...

Autre sujet épineux : la grue... Elle est belle la grue aussi immobile qu'une statue ! 



Sauf un matin où Flower (il paraît que ça s'écrit Flour mais je trouve cela bien moins romantique) l'employé de la marina est venu la faire démarrer... On sait déjà qu'elle démarre... Quelle bonne nouvelle !

Notre voisin américain piaffe d'impatience, il écrit à toutes les autorités possibles et imaginables... On lui promet qu'on va s'en occuper... Mais ce sont des réponses à la jamaïcaine... Rien ne bouge... J'ai peur qu'il finisse par repartir chez lui tellement il est dégouté ! 

Malgré ces soucis nous profitons du soleil, quand il y en a, entre deux averses, nous avons trouvé un petit coin sur le boatyard où nous pouvons faire trempette, oui c'est un peu une poubelle mais c'est histoire de nous rappeler que la mer est là et nous attend. 


Xavier réfléchit beaucoup le jour et laisse décanter la nuit.... 


et moi... Et bien devinez !!! Je brode... tout en apprenant beaucoup de choses sur les soupapes, l'arbre à came, la courroie de distribution... Je vais bientôt pouvoir participer à l'émission Wheeler dealer ! Je deviens intime avec le Volvo MD22P ! 

Bon je reconnais que, comme me l'a gentiment fait remarquer Xavier, je brode un peu facile et rapide mais c'est promis je me lance dans du plus compliqué et plus long. 


Les journées passent très vite et cela fait déjà trois semaines que nous sommes là, il a fallu tout ce temps pour enfin arracher des sourires aux caissières de la supérette où nous allons chaque jour et le mot sourire est un bien grand mot, c'est quand ils sont bien camés que les jamaïcains sont le plus gentils, là on parle de la France, de la Jamaïque, du bateau... En pleine discussion avec un groupe de jeunes pas très frais, un vieux jamaïcain nous interpelle "mais moi je les connais bien, ils habitent sur leur bateau et ils sont venus de France à la voile !" (jamais vu ce monsieur au demeurant charmant !) 

À nos moments perdus nous observons les va et vient : il y a celui qui vient fouiller les poubelles tous les jours, un autre qui improvise un salon de coiffure sur le parking... 


La marina semble prendre les moustiques au sérieux : enfumage du boatyard qui nous laissera quelques jours de répit... 



Nous fêtons la chandeleur comme il se doit... 


Nous avons enfin retrouvé de la liqueur de rhum ! Nous en avions déjà goûté au Belize et c'est un plaisir à déguster : du bonbon en bouteille !


Un français, Daniel, est arrivé sur son catamaran voisin, il a aussi beaucoup de problèmes à régler avant sa remise à l'eau si remise à l'eau il y a... Et pour le moment le moral est loin d'être au beau fixe ! 

Nous nous habituons au manque de confort, comme quoi on s'habitue à tout ! 

La base arrière, j'entends par là nos enfants nous aident énormément et le wifi de l'arrêt d'autobus nous permet de leur parler quelquefois en direct, ça fait du bien ! Mais je vous rassure le moral est bon malgré les inquiétudes ! 

Nous avons sorti nos vélos, il va quand même falloir que nous allions dire bonjour à la marina un de ces jours !