Les copains : mars 2018

Ça y est... Tout est prêt pour l'arrivée des copains ! Les lits sont faits, nous les attendons ! Malheureusement les prévisions météo ne sont pas très bonnes... On fera avec !
À 21h00, ils ne sont toujours pas arrivés, nous commençons à nous inquiéter quand je reçois un coup de téléphone de Quitterie : "nous sommes dans le taxi mais il ne connaît pas la Marina del Sol... Je te le passe..." Le taxi me demande alors où est la marina, je lui explique et il me dit qu'il fait demi tour et qu'il arrive !!! Je n'y comprends rien... Nous allons attendre sur la route juste à temps pour le voir arriver, un peu en colère..." je les ai amené ici mais ils n'ont pas voulu descendre, ils disaient que ça n'était pas la marina !!! Alors je repartais en centre ville quand je vous ai eu au téléphone..."
Ah ces bordelais !! Ils trouvaient que l'entrée de la marina ressemblait plus à un hôtel qu'à une marina... À leur décharge, il est vrai que de la rue on ne voit pas les bateaux... Enfin après maintes excuses auprès du taxi et un dernier " il faut les excuser, ils arrivent de France...", on se sert chaleureusement la main !!
Le bateau se remplit des rires de nos retrouvailles et cela fait du bien ! Nous présentons Vincent et Nathalie au reste du groupe juste avant qu'ils ne partent quelques jours faire du tourisme à terre. Heureux de se retrouver, la bonne bande de copains part faire une belle balade sur l'île !

Le temps et la configuration de la région ne nous permettront pas de bouger de la marina... Beaucoup de choses sont compliquées ici ... Beaucoup d'endroits sont interdits aux privés, la moindre navigation est contre le courant et donc longue et chahutée... Et puis une semaine c'est court ! Alors le temps s'écoule doucement.

Les sujets de discussion ne sont jamais épuisés et les journées passent agréablement... Nous écumons les plages de l'île... Les payantes, les plus publiques... Celles de la côte ouest des hôtels, celles de la côte est, au vent et bordée de rochers... Nous louons des voiturettes de golf, une pour les filles, une pour les garçons et j'ai l'impression de me retrouver dans les autos tamponneuses de mon enfance ! Le soir nous profitons du calme...

Vers les derniers jours de leur séjour, Hélène et Christophe qui dorment malheureusement très mal sur le bateau,  se mettent à rêver d'un immense lit dans un bel hôtel... Qu'à cela ne tienne ! Nous les accompagnons à Cancun pour passer cette dernière journée mexicaine ensemble.

Nous  en profitons pour déjeuner dans un yacht club très sélect

Et pour visiter le musée maya !

Nous nous quittons à regret, eux pour leur hôtel pas loin de l'aéroport d'où ils partiront le lendemain et nous quatre pour retourner au bateau !

Là, nous retrouvons Nathalie et Vincent pour un mémorable apéro sur leur catamaran Madgic... Je vous passe les détails...
Puis c'est au tour de Quitterie et Alain de partir... Sniff sniff...

Nous nous retrouvons seuls à bord de Sayann... En plus, une fenêtre météo s'ouvre pour permettre à Madgic de rejoindre Cuba dans de bonnes conditions alors, après une dernière soirée non moins mémorable,  nous les aidons à larguer les amarres ! Nous sommes très émus de nous quitter, surtout Nathalie et moi qui avons tant ri ensemble... Comme dit Vincent "ces deux là se sont bien trouvées !!" c'est vrai que notre rencontre a été formidable, depuis que nous nous sommes croisés nous avons passé toutes nos soirées ensemble, toujours dans la bonne humeur, c'est le moins qu'on puisse dire...

Mais nous nous promettons de rester en contact, peut-être de nous revoir en France et au moins de nous retrouver l'année prochaine sur nos bateaux respectifs, mais les projets sont toujours imprécis pour chacun d'entre nous... En attendant nous nous écrivons pour nous dire comme nos fou rires nous manquent... Ce n'était pas une rencontre de bateau anodine mais, j'en suis sûre, le début d'une belle amitié !

Heureusement, Gabriel et Grégoire arrivent dans un jour, juste le temps de faire laver les draps, de refaire les lits....

Remontée au Mexique février 2018

Vous ne pouvez pas imaginer à quel point je suis soulagée et heureuse de vous retrouver aujourd'hui après des moments très difficiles je dirais même dangereux... J'ai eu peur de ne jamais pouvoir vous raconter la suite et la fin.... Mais revenons en où nous nous étions quittés, Cay Caulker où nous profitons des magnifiques spectacles que nous offre le soleil, tous les soirs, à son coucher !

 

Samedi.. : Avant d'étudier vraiment la météo (grosse faute) , nous prenons le bac pour aller faire les formalités de sortie à San Pedro. Là nous nous faisons carrément raquettés : et une taxe en plus parce qu'on est samedi, et une autre pour avoir le droit de sortir du territoire... Aucun justificatif! De toutes façons il faut y passer...
De retour au bateau nous étudions la météo et ne savons pas trop quelle option prendre... Soit nous partons le lundi (étant officiellement déclaré partis le dimanche), rejoignons le Mexique pour nous y mettre à l'abri pendant un gros coup de vent annoncé, soit, plus sages, nous ne partons que le vendredi suivant...
En attendant Xavier répare le dessal qui fait des siennes... En fait, après un cours jus, plusieurs fils ont bien cramé !! Alors le capitaine rentre et sort de sa cachette... Je ne vais pas vous dire qu'il aime ça !!

Les papiers étant faits, nous levons l'ancre lundi matin de bonne heure, direction San Pedro pour passer la barrière de corail puis Xcalak au Mexique. Le temps ne s'est toujours pas établi, de gros grains viennent toujours perturber les journées, mais le vent ne souffle pas trop fort non plus... Alors que nous suivons nos anciennes traces sur l'ipad, le sondeur descend, descend et nous touchons une nouvelle fois... Forcément c'est à ce moment là qu'un énorme grain arrive, le vent devient fou et des trombes s'abattent sur nous... Xavier recule mais ne sait plus où aller... on n'y voit plus rien... Nous mettons du temps pour retrouver ne serait-ce que la bonne direction... Un essai plus à droite et ça passe... Quand je vous dis que la mer a baissé cette année, ce n'est pas une bêtise!!!
Enfin nous traversons la baie de San Pedro superbe, avec ses eaux turquoises et un merveilleux soleil revenu aussi vite qu'il était parti !
Virage à droite pour se présenter devant la passe, les vagues éclatent de chaque côté du passage mais nous ne réalisons pas du tout ce qui nous attend juste au passage... Des vagues énormes, de 4 à 5 mètres nous arrivent dessus, elles arrivent par le côté tribord, couchent littéralement le bateau sur la gauche puis il se relève au sommet de la vague et se recouche de l'autre côté... Et ça recommence... Ça dure une éternité... Nous nous cramponons pour ne pas être projetés en dehors du bateau, impossible d'enfiler des gilets de sauvetage... Il n'y a qu'à laisser le bateau faire son boulot... Et il le fait merveilleusement... Mais ça dure et ça dure... Et les vagues vont dans tous les sens, viennent de partout, des hauts murs qui nous soulèvent comme une plume, nous ne sommes plus rien, juste un petit truc à la merci de la mer, en plus les vagues nous repoussent vers la barrière de corail... Mais Sayann s'en sort bien et un long moment après la mer reste très hachée, nous sommes secoués mais nous estimons avoir fait le plus dur... Et c'était dur ! Je tremble comme une feuille remerciant Sayann, de nous avoir sauvé ... Forcément tout cela a secoué mon estomac mais je ne suis pas malade et nous continuons une navigation pas vraiment agréable jusqu'à Xcalak... Les passages de barrières de corail seront désormais une source d'appréhension... Mais nous rentrons par la passe de Xcalak sans problème, quelques vagues mais rien à côté de ce qu'on a traversé le matin même !
La météo recommence à faire des siennes, de gros grains ponctuent la soirée, seul un catamaran français est au mouillage, ils passent discuter mais ils descendent vers le Belize alors que nous remontons donc nous ne faisons que nous croiser et j'entends Xavier leur dire "faites attention au passage de San Pedro, n'allez pas vous y essayer si vous voyez des vagues... Ça a été terrible pour nous et si nous avions vu mieux nous ne serions jamais passé... C'était de la folie !".. Quelque part cela me rassure... Je n'ai pas eu peur pour rien !!
Après une nuit très venteuse, Xavier, grâce à ses nouvelles jumelles à compas (merci les enfants !!) réalise qu'on a un peu dérapé... Passant dans sa lancha, un plongeur du coin nous fait signe de changer de mouillage nous montrant de gros nuages noirs qui annoncent un nouveau grain... Nous levons l'ancre pour nous poser plus loin, plus à l'abri, en plus l'ancre a l'air de mieux tenir et alors que nous finissons juste de finaliser le mouillage des énormes gouttes s'abattent sur nous, un vent d'une force terrible se lève... 30 nœuds... 35.... 40.... C'est le moment de savoir si nous sommes bien accrochés... Et c'est le cas ... La chaîne se tend au maximum mais nous ne bougeons pas... Merci monsieur le plongeur de votre bon conseil !!
Le ciel est noir, la mer turquoise et l'écume des vagues s'écrasant sur la barrière de corail tire un trait entre les deux... C'est beau...

Ce sera comme cela pendant trois jours... Enfermés sur le bateau... Impossible d'aller à terre avec l'annexe.. Après chaque grain, on attend le suivant... On s'occupe, on lit, on joue aux cartes, je brode mes smocks... Vous pourriez croire que ces journées nous reposent mais au contraire, c'est usant d'entendre ce vent siffler sans cesse , d'être toujours inquiet...
Jeudi matin nous pouvons enfin aller à terre... J'aime beaucoup Xcalak, c'est petit, paumé, le téléphone ne passe même pas mais le club de plongée a un bon Wi-Fi

Nous décidons donc de partir aujourd'hui, vers 16h30, pour naviguer de nuit, la météo semble meilleure, bien sûr si on était vraiment sérieux on attendrait carrément dimanche où tout se calme mais normalement on peut y aller...
Appareillage donc comme prévu et au moment de rentrer dans la passe... L'enfer recommence... Des vagues encore plus hautes et tout aussi fortes et impressionnantes viennent heurter le bateau par l'avant... Il se cabre puis retombe dans un bruit violent, ou il pique carrément dans le mur d'eau qui le bloque et se retrouve entièrement recouvert par la vague... Impressionnant ! Vraiment flippant ! J'ai l'impression de revivre les moments difficiles de San Pedro... Je maudis la barrière de corail... J'en ai marre... Ça dure un siècle... Nos phalanges crispées sont blanches... Xavier met les gaz, il faut à tout prix traverser... Le bruit que fait le bateau quand il retombe me fait mal... J'ai peur qu'il se fracasse en deux... Chacun de son côté pense à beaucoup de choses pas très drôles... Et l'une d'elles... "je ne finirai pas le blog, ils ne sauront pas comment on s'est retournés... Dommage..." mais c'était sans compter sur la bravoure de notre embarcation et enfin la forteresse d'eau qui se dressait autour de nous semble moins importante moins effrayante mais la mer reste très très hachée avec de bonnes vagues... Xavier peste  " on ne pourra jamais passer une nuit comme ça !! " je n'en pense pas moins mais ça ne sert à rien de s'énerver... On est parti, on est parti... Il n'y a plus qu'à avancer... Et la nuit se passe... Dure... Sportive... Fatiguante ... Le vent souffle fort, nous faisons des pointes à 10,3 nœuds, nous filons, ballotés dans tous les sens mais traçants... une demi tranche de pain de mie fera notre dîner et notre petit déjeuner, je ne me sens pas bien, Xavier non plus... On est vraiment très secoués et il nous tarde tellement d'arriver... De pouvoir dormir, d'être tranquilles !. Je parviens quand même à apprécier le ciel etoilé, dans la nuit, trois étoiles filantes strient le ciel à une vitesse folle ... Magnifique ! Le plancton fait un feu d'artifice à la surface et puis le jour se lève peu à peu... L'atmosphère se rechauffe... On sent l'arrivée approcher en apercevant l'île de Cozumel.. Enfin on jette l'ancre dans la baie au milieu des gros bateaux de croisière

 Alors, alors seulement nous réalisons dans quel état est le bateau à l'intérieur... Tout est sans dessus dessous, tout a valsé... On avait bien entendu des choses tomber et on était trop mal pour descendre mais alors là ça dépasse tout... Vu l'état, je pense que jamais nous n'avions été tant secoués... Chacun de nous a dû arriver à dormir une heure dans la nuit, une heure en étant roulé d'un côté à l'autre du lit... Alors nous laissons tout dans son lamentable fouillis pour s'offrir une petite sieste... Il est 15 h30, nous sommes le vendredi.. Et nous sommes fatigués...

Les formalités mexicaines sont très compliquées à faire surtout à Cozumel, il faut courir du Port Authority, à l'immigration qui se trouve à l'autre bout de la ville, retourner à la banque... Nous l'avons fait une fois mais décidons cette fois-ci de ne pas aller à terre et de faire notre entrée au Mexique à Isla Mujeres...
A part la ville, le mouillage de Cozumel n' a pas grand intérêt, on y voit de drôles d'embarcations touristiques, ça chante, ça fait beaucoup de bruit; nous repartons donc dès samedi matin pour Puerto Morelos.... Le livre, la bible de tout bateau navigant dans le coin nous indique un mouillage devant un certain ponton en bois que je repère vite, nous jetons l'ancre et voyons immédiatement un bateau "guardia del parque natural" qui nous accoste pour nous dire que nous n'avons pas le droit de jeter l'ancre ici... Cette bible qui nous a tous sauvé un jour ou l'autre n'est plus d'actualité... Le garde prend des photos du bateau, de Xavier en train de relever l'ancre mais il est très aimable et nous indique où mouiller... Juste avant le grand pier des gros bateaux... OK ! Pas de soucis ! Le mouillage est plutôt rouleur et n'a pas grand intérêt, nous avons néanmoins un voisin hollandais très chic ! À part lui nous sommes seuls au mouillage...

Départ dimanche pour Isla Mujeres... Enfin une belle nav, pas fatiguante et nous voilà arrivés pour mouiller au milieu de très nombreux bateaux !
Le moins que l'on puisse dire c'est que cette remontée du Mexique n'a pas été agréable mais il faut aussi reconnaître que nous avons tout fait à la voile, pas de moteur et  nous avons sacrément traçé !

Dès lundi nous allons repérer des marinas qui pourraient garder le bateau pendant nos huit mois en France, Gualberto nous promet une place à la marina del Sol au fond du lagon, bien à l'abri !
Ensuite nous allons retrouver Chepo à la marina Paraiso pour lui sous traiter nos formalités et nous décidons de nous installer à la marina pour quelques jours ...Électricité... Eau... Piscine... Douches... Et... Internet !! Nous avons envie d'un peu de confort et même de luxe, nous restons une semaine à nous prélasser au milieu des iguanes

Mardi : un bateau français arrive à la marina... Ils nous avaient aperçu à cay Caulker et ils viennent de faire une remontée idéale mais ils sont partis presque une semaine après nous... Je les envie... Cela nous fait plaisir de sympathiser avec eux... Nous passons presque une journée attablés au bar pour faire connaissance ! Trop sympas ! Cela faisait longtemps que nous n'avions pas fait une si belle rencontre ! Nous faisons plein de trucs ensemble, principalement des aperos et des dîners,  des fou rires, mais aussi la visite de l'île...

 nous avons sorti les vélos et nous nous baladons ! La semaine passe à toute vitesse.. J'avais oublié que les couchers de soleil d'isla Mujeres pouvaient rivaliser avec ceux du Belize.

Gualberto nous prévient qu'il faut prendre la place à sa marina dès le dimanche 4 mars si on veut être sûrs de l'avoir pour les huit prochains mois... Alors nous quittons le petit luxe de la marina Paraiso pour nous enfoncer dans le lagon... Beaucoup plus calme, plus tranquille, plus familial ... Ici pas de gros bateaux de pêche qui grillent leur poisson sur le ponton à un mètre de nous sans nous dire un bonsoir, ni même un "vous en prendrez bien une petite tranche ??", pas de dessalinisateur qui fait un bruit infernal à longueur de journée, pas de ponton encombré par tous les frigidaires des pêcheurs américains... Non ici que des voiliers et une ambiance qui semble très conviviale !

Si vous avez bien calculé, il ne me reste que deux jours avant que nos copains n'arrivent... Alors au boulot ! Ménage, lavage, faire les lits, ranger... Voilà ce que vont être mes deux prochaines dures journées !!! Je rigole ! Nous sommes trop contents de les retrouver ces petits terriens bordelais ! Après deux ans, la dream team  se reforme !!
Mercredi, nos amis, Nathalie et Vincent de Madgic nous rejoignent à la marina !