Février 2017
Vous aurez bien compris qu’après un mois à terre, sur le
bateau à sec, nous avons des fourmis dans les pieds et Sayann dans la quille…
Enfin, après que tous nos problèmes soient réglés, Sayann va enfin retrouver
son élément…
Le moteur, qui n’a pas tourné depuis huit mois fait un peu
le difficile pour démarrer, histoire de nous faire monter la pression et de
nous procurer quelques minutes d’angoisse, puis il se met à ronronner doucement…nous
nous mettons à l’ancre au mouillage devant la marina, juste quelques jours, le
temps de recevoir un mail de l’assurance et de faire le ravitaillement… sans
oublier un bon hamburger au Sun Dog Café !
Vient ensuite la descente du Rio, toujours aussi magique, je
ne m’en lasserai jamais ;
puis une nuit au mouillage de Texan Bay
Je suis toujours à la recherche d’un canoé gonflable, et par
le biais de Facebook, j’ai trouvé un groupe qui vend toutes sortes de trucs sur
le Rio Dulce (en fait c’est le Bon coin du Rio !!!) et j’ai d’ailleurs
réalisé que ces groupes existent pour beaucoup de mouillages… bref, après avoir
posté une annonce expliquant ma recherche, j’ai été contacté par un
guatémaltèque m’indiquant qu’il avait un canoé à vendre et qu’on pouvait aller
le voir au Rio Lampara...
Après recherche, nous décidons d’y aller car ce rio
ne semble pas trop trop loin de notre mouillage…enfin une heure d’annexe quand
même pour se retrouver au fin fond d’un
petit Rio, devant une maison où personne ne savait ce que nous venions faire là…
et puis, finalement, après avoir fait la connaissance de toute la famille,
Ingrid, la dame que j’étais sensée demander et sans doute la gardienne de la
maison du proprio du canoé, nous emmène dans une habitation inoccupée et, en
effet, à l’étage nous trouvons un canoé…pourri de chez pourri !! Nous n’avons
donc pas fait affaire et avons repris notre annexe pour retourner au mouillage…Ce
fût un intermède très spécial, je ne sais pas comment vous le décrire, c’était
drôle de se retrouver dans cet endroit si particulier, au milieu de nulle part,
devant des gens qui vraisemblablement n’avaient pas été prévenus de notre
passage, qui ne comprenaient pas d’où nous sortions et comment nous pouvions
connaitre l’existence d’un vieux canoé… et puis, quand j’ai prononcé le mot « internet »,
il m’a semblé que la magie opérait et qu’ils comprenaient alors que tout était
possible…
Deuxième partie du Rio le lendemain pour arriver à
Livingston où nous faisons les formalités de sortie du territoire avec notre
copain Raoul comme d’habitude.
Une nuit au mouillage devant la ville nous permet de sortir
avec la marée haute du lendemain matin 10H… et ça y est! nous y sommes! sur la
mer salée!
Nous avons appris qu’il y avait eu plusieurs attaques de
pirates le long de la côte des Honduras dont un bateau français à qui ils ont
tout pris…ils arrivent à une vingtaine à bord de lanchas et pillent le bateau
sans oublier de molester la femme du capitaine au passage… nous sommes contents
d’avoir décidé de remonter directement au Bélize…
Par contre pas de
vent…pétole complète et nous commençons notre remontée au moteur mais Dieu que
c’est beau, tout est bleu, je crois bien qu’on peut voir toutes les nuances de
bleu entre le ciel et la mer… c’est envoutant …bien sûr, le ronronnement de
notre Volvo gâche un peu…
Nous passons deux nuits dans des mouillages totalement
déserts et cela fait un bien fou,
quoique pour ne rien vous cacher
et au risque de retirer un peu de magie à mon récit, au petit matin un nuée de
yen yen s’est mis à me piquer sur tout le corps provoquant boutons et démangeaisons
…les joies des caraibes !!!
Et puis, d’un coup, la civilisation réapparait sous la forme
d’un gros paquebot au loin !
C’est ainsi que nous arrivons à Placencia, Bélize pour y
faire nos formalités d’entrée.
A part l’escale de ces gros bateaux touristiques dans une
île à côté, Placencia n’a pas beaucoup changé
Les glaces y sont toujours aussi bonnes
Après deux jours au mouillage,
nous repartons pour le Nord
avec un petit vent juste comme il faut et donc une navigation super agréable,
toutes voiles dehors ; Trois nuits dans différents mouillages avant de
rejoindre notre Caye Caulker préféré !
C’est pour la deuxième nuit que nous jetons l’ancre à Colson
Cay ,
mouillage que nous connaissons bien et j’attends avec impatience que
Xavier m’emmène en annexe à quelques miles de là, au repères des langoustes, je
me vois déjà avec mon nouveau fusil à pompe, cadeau d’anniversaire que je n’ai
pas encore étrenné !! mais le vent se lève et il nous est impossible de
sortir en annexe pour « aller aux langoustes »… je suis terriblement
déçue et malheureusement autour du bateau il n’y a que de l’herbe et du sable…
alors palmes au pieds et surtout fusil à la cuisse, je pars nager…(n’ayant pas
de photo, Hilda fera l’affaire…)
Je pars nager loin, et je trouve…un rocher.. pas deux !!!
avec une langouste dessous…pas deux !!Trop contente, j’arme mon fusil et
tire…zut ! loupée ! et rezut ! ma flèche reste coincée sous le
rocher…j’ai beau tirer sur le fil, rien ne bouge…je regarde le bateau avec
Xavier dedans et ils me semblent tous les deux bien loin…mais il faut que je me
débrouille toute seule et que je rapporte ma première langouste ! A chaque
fois que je plonge pour essayer de dégager ma flèche, la bestiole me regarde à
travers ses antennes et je vous assure qu’elle attend là et qu’elle semble me
dire « vasy ! attrape moi ! tu seras contente, je serai ta
première prise, ça sera ton baptême !... »
Elle me perturbe et j’en fais tomber mon fusil au fond de l’eau…Bon
je ne vais quand même pas me laisser attendrir par une langouste…en colère, je
replonge récupérer mon fusil et arrive enfin à décoincer ma flèche en tirant
dans tous les sens…je suis crevée… je fais un peu la planche pour me reposer et
m’enroule le fil qui retient la flèche autour de la jambe…zut de zut…j’en ai
vraiment marre… je peste… réarme…. Et tire…pile entre les deux yeux
(attendrissants quelques minutes plus tôt…) je n’ai plus qu’à rentrer au bateau
mais l’accroche fusil qu’on n’avait pas assez serré sur ma cuisse glisse le
long de ma jambe. J’espère que la palme va l’arrêter …pas du tout ! il s’en
va complètement…du coup assez en rogne, je dois l’avouer, je prends tout dans
les bras : fusil, flèche, langouste et accroche fusil et nage rien qu’avec
les pieds jusqu’au bateau où Xavier attend tranquillement allongé à bouquiner…
« eh bien ! j’ai l’impression que tu as eu du mal !!! »
Ah ça oui !c’est peu dire ! C’était ma première
expérience et j’ai quand même rapporté une malheureuse langouste !! Jusqu’à
maintenant je repérais les bestioles mais j’étais obligée d’appeler à la
rescousse un homme qui veuille bien tuer la bête…en l’occurrence Xavier d’où
son cadeau d’anniversaire pour que je me débrouille toute seule du début à la
fin ! (comme quoi une arrière-pensée motive souvent l’achat d’un cadeau !!)
Après un repos bien mérité et après avoir resserré les liens
de mon accroche fusil, je repars beaucoup plus loin cette fois ci mais je ne
trouve pas un rocher et je reviens bredouille…toutefois j’ai la joie de nager
près d’une immense raie qui m’accompagne un bout de chemin car c’est long quand
vous avez le vent et le courant contre vous !
Dans la nuit, le vent se renforce jusqu’à atteindre trente nœuds
mais l’ancre semble très bien accrochée et nous ne bougeons pas même si l’inquiétude
nous empêche de dormir.
Nous ne connaissons pas le dernier mouillage avant Caye
Caulker, il se trouve en face de Belize city, une belle nav nous y amène
agréablement puisque le vent s’est un peu calmé mais là encore la nuit nous
réserve des surprises puisque tout à coup, nous nous sentons ballotés, puis
carrément secoués, je reçois ma liseuse sur la figure, tout semble voler dans
le bateau, nous avons du mal à tenir debout.. dehors la mer est très très forte
et nous ne sommes pas du tout abrités pour un vent de Nord, mais là encore l’ancre
tient bien, tellement bien qu’au petit matin nous aurons du mal à la sortir,
coincée dans un rocher. Nous appréhendons un peu la navigation vue l’état de la
mer mais elle s’avérera très agréable …à croire qu’on était juste là où il ne
fallait pas !
Enfin nous voilà à Caye Caulker, l’endroit où les couchers
de soleil sont, pour moi, les plus beaux du monde…à la fin de l’après-midi,
beaucoup de gens prennent des canoés et s’installent au milieu du mouillage
pour admirer la beauté de ce moment qui passe à une rapidité incroyable…on peut
alors assister à la lente descente de cette boule de feu, au changement
progressif des couleurs virant du jaune au rouge, à l’embrasement du ciel et ,
seulement pour les amoureux, au dernier rayon vert !
Mais revenons sur terre, ou plutôt sur mer… et à propos de
canoé je me démène pour en trouver un sans grand succès, ici tous les canoés
sont en plastique dur et c’est mission impossible d’en trouver un gonflable, c’est
pourtant ce qu’il nous faut pour pouvoir l’accrocher au cul du bateau !
les ballades en canoé me manquent terriblement, le Bélize est un endroit incroyable
pour faire des randonnées !
La nuit ,le vent s’est encore levé fort et nous avons dérapé
d’une trentaine de mètres avant que l’ancre n’accroche vraiment bien…encore une nuit agitée !
Mais c’était la dernière pour le moment ! nous
reprenons enfin des bonnes nuits complètes !
La météo ne nous pousse pas à partir, des vents forts sont
prévus mais je pense que nous lèverons l’ancre mardi ou mercredi prochain pour
le Mexique, nous voudrions aller à Isla Mujeres en passant des nuits dans des
mouillages mexicains.
Quelques soucis continuent, le dessalinisateur fuit de plus
en plus et après redémontage nous réalisons qu’une pièce est fissurée…il faut
arrêter la production d’eau et commander cette pièce… mais est ce que nous la
ferons livrer au Mexique ou nous ne réparerons que l’année prochaine ?
nous ne savons pas encore quoi faire…
En attendant nous nous baladons dans les rues de Caye
Caulker en vélo, ce n’est pas pour rien que Xavier les a réparés et c’est super !
Nous ne savons pas encore si nous allons être en mesure d’aller
à Cuba …nous sommes plusieurs bateaux à attendre une fenêtre de vent d’ouest
qui ne vient pas… cela nous laisse le temps d’aller au Mexique tranquillement
et puis on verra après…