Le Port de départ

Le Port de départ

mardi 19 avril 2016

Retour au Guatemala Avril 2016

Rien n'est comparable au Rio... du moins rien que je ne connaisse...


ses hauts murs de jungle qui nous entourent, le cri si particulier des singes hurleurs, le calme de l'eau qui contraste avec la vie intense cachée par toute cette végétation... de temps en temps les cris des enfants dans une école, une église sur le bord de l'eau... tout est particulier et cet endroit semble unique en son genre!


Nous remontons tranquillement jusqu'à Cayo Quemado, ou Texan Bau, et arrivés au mouillage, nous avons le plaisir de retrouver nos amis allemands, Thomas et Ulrike! Ils nous proposent de les retrouver au bar restaurant en fin d'après midi, celui en haut de la petite colline qui surplombe le mouillage. Nous passons une très agréable soirée avec eux, et réalisons que cela fait quatre ans que nous nous suivons et hivernant dans les mêmes endroits...Nous faisons mieux connaissance car, même si dès le début le feeling est très bien passé entre nous, nous n'avions jamais passé réellement de soirée ensemble! C'est chose faite et nous nous promettons de rester en contact et de se revoir soit sur terre soit en mer!


Ils quittent le mouillage le lendemain alors que nous restons encore deux jours au calme avant de retrouver le joyeux brouhaha de Fronteras, nous en profitons pour plier les voiles et remonter une dernière fois au mât, cette fois ci arnachée de la caméra frontale que Xavier peut commander d'en bas par le wifi...



Ainsi il voit en direct tout ce qu'il a à voir et prend des photos ou des films quand il veut! super!


Le lundi matin nous reprenons une dernière petite nav pour finir de remonter le Rio mais cette deuxième partie est à mon avis moins belle que la première, en fait c'est un grand lac que nous traversons, El Gofete. Nous jetons l'ancre dans la petite baie juste devant la marina RAM.
 Nous pensions ne sortir de l'eau que vendredi mais le moteur de l'annexe n'est pas au mieux de sa forme et nous laisse même tomber pour aller jusqu'à la marina...reste à ramer! Et ici, sans annexe à mo impossible de faire quoi que ce soit, alors lorsque Karen nous propose de sortir Sayann dès mardi nous sommes ravis et acceptons avec joie! Nous pourrons ainsi aller en ville en touc touc, ce sont de petits scooters à trois roues, recouverts d'une bâche et qui font office de taxi pour de courtes distances.





Cela fait toujours quelque chose de voir son bateau soulevé par la grue!


A peine la quille est elle hors de l'eau que nous revoyons un joli souvenir du dernier carénage!!! trois petits poissons peints par Gwendoline sur la quille trois ans auparavant à Curaçao!


Nous voila donc à sec! ...gosse chaleur, moustiques, bateau penché vers l'arrière pour évacuer les pluies... bref ce n'est pas le grand confort mais nous rangeons, nettoyons, passons tous au vinaigre blanc, mettons de la vaseline sur les joints des hublots (merci Françoise!!!). Les bateaux autour de nous se vident les uns après les autres... beaucoup de français sont ici cette année!!


Les valises sont fermées et nous sommes prêts à prendre le bus de 8h du matin pour Guatémala city, puis à passer une nuit dans un hotel,(c'est la première fois que nous abandonnons le Sring pour la Posada Belen dont on nous a dit beaucoup de bien!), puis à prendre l'avion pour Miami, Madrid et enfin Fontarrabie puisque pour la première fois notre destination finale n'est plus Bordeaux!! ça fait tout drôle d'ailleurs!!!!


Après nos six heures de bus, nous arrivons à Guatémala city pour y découvrir notre nouvel hôtel!
Un endroit plein de charme!


Avec une délicieuse petite cour intérieure...


Nous profitons de l'après midi pour se balader dans la ville et toujours découvrir de nouveaux coins...


Voila... la saison est finie et il est temps pour moi de vous dire au revoir... notre billet de retour est pris pour le 12 janvier 2017 ou quelque chose comme ça... nous espérons naviguer plus l'année prochaine et découvrir d'autres endroits et puis surtout nous espérons vous retrouver tous à nos côtés au moins en pensée!

Merci d'avoir été fidèles au poste cette année encore et d'ici janvier... vous savez où nous trouver.... la tête dans les travaux.....


jeudi 14 avril 2016

Dernières navigations mars 2016

Après quelques jours à Placencia,


nous repartons pour une dernière série d'îlots , une dernière série de navigations dans les eaux turquoises du Bélize!


Premier stop à Lagoon cay où un cata a la délicatesse de partir juste quand nous arrivons! Heureusement car ce mouillage n'offre que très peu de place pour ne pas dire une seule vu le relief très particulier de ses fonds. Pendant cette nav nous remarquons que l'anémomètre ne donne plus rien... je profite donc de ce mouillage bien calme pour monter au mât et le débloquer en espèrant que cela suffise bien que Xavier pense qu'il faille le changer...
C'est la première fois que je monte au plus haut du mât et... j'adoooooore! !!! La vue de là haut!!! A couper le souffle! Je suis le maître du monde!!! et finalement j'ai très envie que l'anémomètre nous donne encore du fil à retordre pour avoir l'occasion de remonter...


Nous repartons ensuite pour Blue Ground Range que nous connaissons déjà puis vers Twins cays, un merveilleux petit mouillage encaissé tout au fond de la mangrove... quelques mètres seulement nous séparent de cette végétation si particulière; devant, derrière, à gauche, à droite... rien que ces grandes racines qui plongent dans l'eau, rien que cet intrigant mélange de cris d'oiseaux, ces inquiétants bruissements... on perçoit toute une vie... je ne sais pas trop comment expliquer mais il fait juste bon se poser, ecouter, et regarder... un lamantin fait son apparition à coté du bateau, toujours aussi lent, toujours aussi lourd...Il fait très très chaud et nous passons notre temps dans l'eau mais à chaque fois que nous plongeons, Xavier a une petite phrase du genre "on n'est pas prudent de se baigner, il doit y avoir des crocodiles par ici..."ou encore "tu sais, on ne les voit pas arriver, ils attaquent par dessous..." Essaie-t-il de m'inquiéter? moi je rigole sans penser à un quelconque danger mais sans toutefois m'éloigner trop du bateau...


Le lendemain nous partons pour Tobacco Range... encore un lagon au milieu de la mangrove... décidemment on ne s'en lasse pas!
Deux bateaux américains viennent partager le mouillage, ils viennent nous faire une petite visite... on discute...l'un des deux hommes habite le coin et nous a vu sortir le matin même de Twins cays
- Alors vous avez aimé Twins cays? me demande t il
- oh oui! il y avait des lamantins et on a adoré!
- mais vous ne vous êtes pas baignés?
- Si! il faisait tellement chaud on a passé notre temps dans l'eau!
Son sourire s'évanouit et très sérieusement il me dit:
- Vous savez, Twins Cays est très dangereux , il y a beaucoup de crocodiles là bas! je les ai vu moi même!
Xavier esquisse un petit sourire qui veut dire "tu vois, je te l'avais dit!!!"
Bon enfin c'était hier et aujourd'hui nous sommes toujours entiers!!! alors tout va bien!
Nous passons deux jours à ce mouillage avant de partir à Garbutt cay , encore et toujours de la mangrove mais plus ouverte cette fois ci!
Du haut du mât, l'anémomètre m'appelle...il a besoin de mes soins... qu'à cela ne tienne!!! je remonte en haut!! toujours aussi beau, je suis de plus en plus à l'aise et je prévoie de remonter avec un appareil photo que Xavier commandera par wifi d'en bas, il pourra ainsi prendre toutes les photos qu'il voudra!


Ici, nous nous offrons une petite soirée hors du commun.... un foie gras et une bouteille de Beaume de Venise avec une pensée émue pour Béatrice et Bruno ainsi que nos remerciements...


Pour l'occasion, la boulangère que je suis à mes heures sort un beau pain de la cocotte minute!!!


Le moteur de l'annexe ne démarre plus... la vieille bougie qu'on avait laissé a fini par mourir de sa belle mort... il ne nous reste plus qu'à partir à Dangriga, la ville la plus proche à une bonne heure de navigation, c'est d'ailleurs là que nous voudrions revenir faire les formalités de sortie du Bélize...
A ce sujet, nous apprenons que pour rentrer au Guatemala, si nous ne voulons pas avoir de soucis, il faudrait faire la sortie à mon nom. Laissez moi vous expliquer...au Guatemala il y a une loi débile qui vous oblige à sortir votre bateau du pays plus de trois mois tous les trois ans... or nous sommes dans cette année là et nous ne sommes sortis que deux mois.Mais dans ce pays, les papiers de douane sont établis non seulement au nom du bateau mais sont associés à un numéro de passeport... Sayann étant sorti il y juste deux mois sous le numéro de passeport de Xavier on peut contourner la loi en le faisant rentrer sous mon numéro de passeport.
Mais le jour où nous voulons aller faire les formalités à Dangriga, un vent violent nous empêche d'atteindre le mouillage qui est déjà très inconfortable par temps calme... nous repartons donc pour Placencia.
Là nous retrouvons Thomas et Ulrike, des allemands croisés deux ans auparavant à Providencia. C'est eux qui nous reconnaissent... on discute de tout ce qu'on a fait et on se retrouve encore ensemble sur la lancha qui nous emmène à Big Creek pour faire les formalites de sortie du territoire...nous les recroiserons encore beaucoup plus longuement avant la fin de notre séjour!
- C'est vous le capitaine? me demande l'agent de la douane
- Oui bien sûr, je lui répond très sûre de moi
je serre les fesses.... d'autant que l'entrée au Bélize a été fait au nom de Xavier mais heureusement nous avions eu la bonne idée d'établir une crew list à mon nom!
Tout se passe merveilleusement , les papiers sont à mon nom!!! oufffffff! on peut souffler!! reste l'entrée au Guatémala...
Nous reprenons la lancha qui nous ramène à Placencia et alors qu'une petite pluie se met à tomber on nous passe une grande bâche... je ne comprends pas tout de suite à quoi elle sert... il faut juste se la mettre sur la tête pour se protéger de la puie!!


C'est maintenant le départ pour le Guatemala... dernier apéro avec Bernard et Jackie qui restent encore un mois en nav, dernier mouillage sur la route devant un petit îlot désert... dernière soirée vraiment calme... puis mouillage à Tres puntas, c'est le mouillage où tous les bateaux attendent la bonne marée pour passer le haut fond de l'entrée du Rio et cette fois ci la marée est le lendemain matin à 8h30!
Nous sommes neuf bateaux au mouillage et dès 6h30 on peut entendre toutes les ancres se relever...nous partons quasiment tous en même temps.. mais les huit autres bourrent et nous dépassent largement mais nous ne sommes pas pressés, pas la peine d'arriver avant la marée, rien ne sert de courir.....
Deux heures plus tard, à l'entrée du Rio, nous voyons quatre bateaux littéralement plantés dans le haut fond et les quatre autres louvoyant pour trouver leur chemin sans toucher... nous gardons la trace que nous avons toujours prise, et passons royalement à 1m50 au milieu de ce grand bordel, des bateaux dans tous les sens, des lanchas arivant pour les tirer ou les coucher afin de les aider à passer ce sacré haut fond!!! Et nous posons l'ancre au mouillage de Livingston les premiers!!!
Nous avons pris la précaution de ne pas mettre notre drapeau jaune(qui signifie en attente de formalités de douane) et n'attendons pas que les autorités viennent à bord , nous filons au bureau de Raoul!
Un quart d'heure suffit à faire notre entrée!! Raoul admire les papiers à mon nom.... et le tour est joué!
Un gros soucis s"envole de l'esprit de Xavier et enfin nous disons OUF!

Nous revoilà sur le Rio en un rien de temps... cela signifie la fin des navigations mais le capitaine, le vrai, a déjà l'esprit ailleurs, des idées de travaux fourmillent dans sa tête et peuplent ses nuits... Il est temps de rentrer...
Mais je vous retrouverai encore une fois avant notre départ...histoire de se dire au revoir...

jeudi 24 mars 2016

Mouillages Belize, Mars 2016.

Placencia...



Après avoir fait le tour du mouillage, nous repérons un espace libre pas loin de nos amis, Lucien et Françoise sur Clown... quelques brasses et nous voilà réunis autour d'un bon jus d'orange! On échange les nouvelles, où on a été, les problèmes qu'on a eu etc...


Nous reprenons vite les habitudes "citadines" et filons boire un bon "frappaccino" dans le meilleur café de Placencia sur les tables en palettes décorées et avec un très bon wifi qui nous permet de retrouver les enfants sur skype!


 Les journées passent très vite entre les marchés, les cafés, les délicieuses glaces, les apéros avec les copains et une semaine s'écoule tranquillement... enfin avec quelques émotions quand même...

 En effet , un jour alors que je me préparais à apporter le linge à laver à la "laundry" du coin, Xavier est encore en bas, je grimpe les marches menant au cockpit et je me retrouve nez à nez avec.... un serpent... un immense serpent vert fluo qui me fixe, dressé, sans bouger! il a tellement l'air irréel de par sa couleur et sa position immobile que j'imagine un instant que c'est un jouet en plastique que nos petits enfants auraient pu avoir laissé sur le bateau à leur dernier passage...Xavier l'aurait mis là pour me faire peur? ce n'est pas son genre!  j'hésite vraiment à le prendre dans ma main et puis, comme par acquis de conscience, je demande:
 - pourquoi as tu mis ce serpent là pour me faire peur?
 - quel serpent?
 Il monte à toute vitesse et me dit brusquement alors que je m'apprêtais à le prendre dans ma main:
- surtout ne bouge pas, c'est un vrai!
Plus d'un mètre cinquante de long, d'un vert pomme presque fluorescent, extraordinaire, confortablement installé sur la table du cockpit, la queue nonchalamment entourée autour de la barre, la tête fièrement dressée, immobile, il m'observe pendant que je me tétanise...

En une minute Xavier attrape la raquette à moustique et lui balance un grand coup sur la gueule... Il repart alors tranquillement et après un nouveau coup de raquette sur la queue il glisse jusqu'à la mer!
Comme nous nous préparions à partir, mon téléphone était malheureusement déjà dans le sac à dos et je regrette d'avoir loupé une magnifique photo parce que, il n'y a pas à dire, il était magnifique! mais quelle peur!
C'est incroyable de voir un tel serpent sur un bateau en plein milieu d'un mouillage! car c'était un serpent de terre et après recherches, je peux même vous dire que c'était un "Oxybellis fulgidus" plus communément appelé "green vine snake" par les anglo saxons ou "paranobia" par les brésilens ou encore "cobra verde" ou "cobra papagaïo".
Les morsures de ce serpent liane peuvent entraîner une envenimation mais il ne mord généralement que si on le touche!!... bien m'en a pris de demander à Xavier pourquoi il m'avait fait une blague qui ne lui ressemblait pas!

Problème plus technique: le moteur de l'annexe montre d'importants signes de faiblesse...Xavier entreprend donc de nettoyer son beau carburateur, de changer sa jolie bougie... bref de lui donner un coup de jeune mais, après son relooking, impossible de le redémarrer! et c'est en lui remettant sa vieille bougie qu'il ressuscite enfin! comme quoi.......



Nous étudions les cartes pour prévoir une virée dans les mouillages plus au sud de Placencia mais côté continent (pas barrière de corail...il n'y aura donc vraisemblablement pas de langoustes!) Et lundi nous partons pour Palmetto cay, à peine deux heures de navigation pour se retrouver encore une fois hors de tout! Puis "No name's point"," Newhaven" etc... pas un bateau, pas un pécheur, pas âme qui vive!!


Nous sommes vraiment seuls au bout du monde et nous menons la vie de Robinson pendant une semaine...
Une nuit, vers trois heures du matin, je réalise que Xavier a quitté le lit...je l'appelle... pas de réponse...je m'inquiète et me lève pour le trouver assis dehors, une torche à la main, inquiet
- c'est le bruit d'un moteur qui m'a réveillé, m'explique-t-il, et puis soudainement plus rien, je n'ai pas entendu le moteur s'éloigner, c'est pour cela que je suis monté voir et en effet, regarde, il y a un mec dans une barque qui éclaire de temps en temps le bateau avec une lampe et à d'autres moments il éclaire la mer mais c'est quand même très curieux...
En effet, pas loin du bateau, je vois sa lumière dans la nuit noire, dans un silence total c'est carrément flippant... nous l'éclairons à notre tour pour lui faire comprendre que nous sommes bien réveillés mais honnêtement nous n'en menons pas large.. après un moment qui nous semble très long, il finit pas s'éloigner et nous regagnons notre couchette... c'est dans ces moments là qu'on réalise qu'il pourrait arriver n'importe quoi dans des mouillages si déserts...


Ici, toutes les îles ne sont que de la mangrove et on ne peut même pas les approcher en annexe...seule l'une d'elles est bordée de sable blanc , une longue plage où il fait bon se dégourdir les jambes! Ces îles de cartes postales semblent toujours paradisiaques au premier abord


 mais dès qu'on avance un peu on se retrouve au milieu d'une véritable poubelle... des centaines de tongs, un nombre incalculable de bouteilles en plastique, des tonnes de plastique.... désolant!


Mais ça fait quand même plaisir de se retrouver sur la terre ferme!


 Nous naviguons donc entre ces cayes par un petit vent et un beau soleil bien agréable,accompagnés par un couple de dauphins qui s'en donne à cœur joie avec l'étrave du bateau,


 Bien que nous ayons étudié nos chemins à l'avance il faut quelquefois naviguer à vue, chausser les lunettes polarisantes (moi qui n'aime pas les lunettes de soleil!!!) afin de voir où se trouvent les rochers pour louvoyer entre."Plus à droite capitaine!! vite à gauche!!Là, une série de rochers!..." on s'amuse tout en serrant les fesses!


 Les prévisions météo ne sont pas très bonnes pour la fin de la semaine alors, après six jours de solitude nous décidons de rentrer à Placencia pour y passer quelques jours, faire un ravitaillement, des skypes et repartir... sans doute plutôt vers le nord cette fois ci, histoire de se rapprocher de la barrière de corail pour y faire quelques plongées et y chercher des langoustes...
 En effet, la météo ne s'était pas trompé...il pleut... un vrai crachin.... le mouillage devient alors tellement calme! Il prend des allures de Bretagne! plus une annexe de sortie, chacun sur son bateau!!

Les apéritifs me semblent un peu trop répétitifs, ti punch, ti punch et ti punch alors... Notre chère Hélène n'étant pas là cette année pour  préparer de délicieux breuvages, je me lance dans la recette de "Pina colada", "Adios motherfucker", "Afterglow sunrise" et autres qui agrémentent nos soirées pluvieuses!!


 La pluie au Bélize c'est pas terrible alors il faut bien se remonter le moral!!!



samedi 12 mars 2016

Roatan Février 2016


Six heures de navigation séparent Utila de Roatan...six heures d'une petite nav tranquille avec un petit vent de travers, un beau soleil, une mer calme!


Nous voila alors de retour à Roatan, dans ce mouillage bien abrité par plusieurs petites îles.




Autant Utila est d'abord un petit village avec un mouillage devant, autant Roatan est d'abord un mouillage avec des commerces derrière... L'ambiance n'y est pas du tout la même... Ici tout est fait pour les touristes, une île flottante les promène,



un petit zoo est aménagé sur l'une des petites îles et un grand hôtel occupe Fantasy Island, c'est là que nous pouvons profiter du wifi; plusieurs petits singes nous tiennent compagnie et nous gardons nos téléphones à proximité car ils ont la fâcheuse habitude de vous piquer votre matériel en un rien de temps...mais pour le moment ils semblent plus occupés à boire un coup de jus d'orange et à se crêper le chignon sur le bureau de l'accueil...trop drôle!



Cela nous fait tout drôle de retrouver la marina où on avait l'habitude d'accoster avec l'annexe, complètement désaffectée,le restaurant totalement abandonné... Seul Fernando est encore là pour recevoir les cinquante lampiras qu'on lui laisse pour garder l'annexe. Nous passons une bonne semaine dans ce mouillage profitant du super marché très américanisé pour faire un ravitaillement. Encore une fois, deux jours d'orage nous bloquent à bord de Sayann




mais qu'à cela ne tienne, mes smocks avancent bon train...oui je sais que je ne devrais pas broder ces petits animaux à grandes oreilles dont il faut taire le nom sur un bateau mais je m'en donne à cœur joie quand même!!!



Pendant cette semaine nous avons la joie de retrouver notre copain le canadien, rencontré l'année dernière avec son frérot, sauf que cette année il est tout seul mais toujours aussi sympa!
Plutôt que de faire la sortie du pays ici, à Roatan, où c'est assez compliqué de prendre un taxi pour aller en ville etc...nous décidons de repartir a Utila faire nos formalités et puis je vous dois la vérité ...il y a une autre raison aussi pour repasser par Utila... La dernière fois que j'avais mis mon article en ligne, nous nous étions installés dans un bar à wifi de la rue principale et j'avais pris un cocktail appelé Monkey la la alors que, sur mes conseils, Xavier avait pris quelque chose de beaucoup plus banal... Or je m'étais régalé de ce mélange de Baileys, de Kahlua, de vodka, de crème de coco et de rhum...Xavier avait été un tantinet jaloux de mon breuvage et rêvait de revenir en déguster un ! Qu'à cela ne tienne, six heures de nav et nous revoilà attablés au Bouckaneers devant notre potion magique!


Plus sérieusement nous préparons notre virée au Belize et étudions les mouillages où nous pourrions aller avant d'atterrir à Placencia pour faire notre Check in .
Il faut savoir qu'au Belize il y a trois atolls juste en dehors de la barrière de corail, les seuls en dehors de ceux du Pacifique : Glover's reef, Turneeffe islands et Lighthouse reef aussi appelé le trou bleu. Nous prévoyons donc de rentrer dans l'atoll de Glover's reef ce qui ne semble pas trop compliqué bien que les profondeurs n'excèdent pas les deux mètres... Puis nous passerons la barrière de corail au niveau de Southwater Cay pour aller mouiller a Blue Ground range (à ne pas confondre avec Blue range Cay) puis peut être à Pelicans Cay. J'adore ces soirées où on prévoit notre route car le Belize, c'est ça...une sorte de jeu de piste pour passer entre les cailloux et arriver devant une Caye déserte, une mangrove... Alors on relève les points GPS stratégiques, puis cap untel pendant un mile ,puis changement radical de cap pour éviter les rochers , c'est amusant, on serre les fesses  aussi car le corail réserve bien souvent des surprises et des changements soudains de profondeur...
Pour arriver à Glover's reef,il faut compter 16 heures et il faut toujours essayer d'arriver dans ces endroits le matin quand le soleil éclaire la mer et les rochers alors nous quittons Utila vers 17h afin de naviguer de nuit... Alors que je suis de premier quart, je vois des éclairs illuminer le ciel au loin... Pas de bol...les premières gouttes commencent à tomber et les éclairs se rapprochent....même si mon caractère optimiste me pousse à ignorer les grosses gouttes qui s'écrasent sur ma couverture...je dois abdiquer et me mettre a l'abri! Avec les trombes le vent souffle fort, on avance bien et vers 9 h du matin nous arrivons devant l'entrée de Glover's reef



mais la houle est très forte et nous redoutons de toucher une fois a l'intérieur de l'atoll....alors, à regret, nous passons notre route et décidons de ne pas prendre de risques inutiles, les conditions ne sont vraiment pas inspirantes alors nous restons prudents! Il faut dire que depuis que nous sommes arrivés nous avons rencontré plusieurs personnes qui ont beaucoup abîmé leurs bateaux respectifs dans des mouillages du Belize et cela nous pousse à la prudence !
Le passage de la barrière de corail par Southwater Cay est facile et nous allons donc mouiller plus loin, a Blue Ground range, mouillage protégé par un ensemble de petites îles désertes a part l'une qui, d'après les bouquins, abriterait un "resort"....et quel resort!!!! Une cabane sur l'eau....Tout est vraiment très relatif!!!



Mais ici la profondeur est redescendue a 10 mètres et, bien que le guindeau nous donne toute satisfaction, nous aurions voulu trouver un peu moins profond pour jeter l'ancre, alors nous faisons un tour dans le lagon, puis deux.... Toujours 10 mètres...Et tout d'un coup.....PAF! ...nous nous bloquons brusquement sur...heureusement....une butte de sable....ce n'est même pas la quille mais l'étrave bateau qui s'est fiché dans cette p..... de butte qui arrive a 50 cm de la surface de l'eau. On aurait dû la voir s'il y avait eu du soleil mais le ciel était gris, la mer sombre et Xavier qui était à l'avant prêt à jeter l'ancre ne pouvait pas la deviner... Un instant de panique...on regarde autour de soi...personne....le silence...alors on met le moteur à fond en marche arrière mais rien ne bouge, on remue juste le sable autour de nous et puis on se calme, on attend un peu et, la marée  remontant un peu, on se sort enfin de ce pétrin et allons jeter l'ancre sur 10 mètres sans faire de chichis ...ouffffff....nous passons une bonne journée tranquille et étudions le prochain arrêt. Pelicans Cay semble compliqué d'accès et puis une fois les haut fonds passés, les profondeur de mouillage sont très élevées alors nous nous décidons pour Lagoon Cay qui semble moins risqué et dont les cartes sont très précises puisqu'il faut mouiller dans une petite bande de trois mètres de large a l'entrée du lagon...c'est par un beau soleil que nous arrivons là bas et c'est enfin là que je me sens vraiment au Belize.....seuls au monde...hors du temps...hors de tout....




Bien que nous ayons jeté l'ancre sur un herbier je pars nager en jetant à Xavier un " je vais chercher des langoustes" très sûre de moi, " non, tu n'en trouveras jamais ici c'est juste un herbier!" Et bien, croyez moi, au bout d'un moment, j'ai trouvé deux petits rochers au creux desquels mes copines les langoustes m'attendaient! J'étais vraiment rassurée de voir que je n'avais pas perdu mon don pour repérer leurs bouts d'antenne sortant a peine d'un creux! Très étonné de ma trouvaille, Xavier me rejoint avec le fusil ce qui nous permettra de déguster les bestioles le soir a l'apéro ! J'aimerais bien me trouver un petit fusil facile à emmener quand je pars nager et pas trop dur à recharger pour tirer mes langoustes moi même, il faudra que je cherche ça à l'occasion car celui que nous avons est super pour un homme, mais trop dur pour moi!
Au milieu de ce nulle part, de ce silence, arrive soudainement une musique assourdissante...... Irréel ! En fait un petit bateau de locaux vient jeter l'ancre juste à côté de nous pour faire quelques plongeons et repartir aussi soudainement qu'ils étaient arrivés en dansant sur leur musique assez forte pour réveiller un mort ! Après de grands au revoir nous retrouvons le silence, le calme, la sérénité...




Nous serions très tentés de rester là plusieurs jours mais cela fait déjà trois jours que nous avons quitté les Honduras et nous devons faire notre douane d'entrée au Belize et puis nous serons heureux de retrouver Françoise et Lucien sur Clown qui sont en attente d'une pièce pour leur moteur å Placencia ! Trois petites heures de nav avec un petit vent leger et un beau soleil nous permettent un bon bain tirés par le bateau l'un après l'autre


 et nous voila de retour à la civilisation. Placencia Belize!!!