Dimanche 31 mars 2013
Voilà enfin le jour du départ qui se rapproche
à grand pas.
Le samedi, la veille de Pâques, nous récupérons notre nouvelle capote,
superbe travail, faite par notre ami Marco de « La Voilerie » à la
marina de Pointe à Pitre.
Samedi soir, diner très sympathique chez
Sandrine et Marco
et puis les adieux se font dimanche matin sur le ponton,
d’abord pour Beltzha puis pour nous.
Nous mettons le moteur en marche, les
instruments de navigation et le pilote automatique sous tension, …. une alarme
se fait alors entendre….. et la douane choisit pile ce moment là pour nous
demander de monter à bord afin d’effectuer un contrôle !!
« C’est quoi cette alarme ? »
demande le douanier.
« Ce doit être l’humidité » répond
le capitaine, pas vraiment convaincu……
Et puis nous partons pour les Saintes sans
pilote, essayant de comprendre les raisons de son alarme.
Forcement, le capitaine fulmine et se pose
tant et tant de questions. Nous finissons par arriver aux Saintes mi à la barre
et mi au pilote. A peine arrivés, Xavier aidé de Laurent inspectent tous les
éléments, vérifient que rien de métallique n’a été déposé à proximité du
compas, démontent toute la cabine arrière pour vérifier tous les branchements électriques
sur le calculateur. Tout semble être parfait mais l’alarme est toujours là.
Depuis la métropole, notre fils Grégoire
nous indique tous les techniciens agréés par la marque qui peuvent se
trouver dans notre secteur. On cogite : on pourrait s’arrêter en
Martinique…… ou revenir à Pointe à Pitre, bref on ne sait pas trop quoi faire.
Bon mais c’est quand même Pâques
aujourd’hui !!....
Un bon diner sur Beltzha nous fait oublier nos soucis.
Gwendoline a même pensé à nous offrir des superbes cadeaux de Pâques…..Inoubliables !!….. mais ceci est une autre histoire !
Le lendemain matin, pour répondre à un
technicien, Xavier recherche les références exactes du compas et là, il réalise
qu’il avait rangé une boite avec des hauts parleurs dans l’armoire où se trouve
ce compas. L’aimant de ces hauts parleurs pourrait dérégler le champ magnétique
du compas et expliquer les réactions folles du pilote.
Xavier me regarde, les hauts parleurs dans les
mains et me dit « je crois que j’ai trouvé…… » Nous voilà rassurés, le
voyage peut continuer.
Au moins, cette journée de retard nous permet
d’aller dire au revoir à Ulrich une dernière fois sur l’îlet Aux Cabris. On se
demande si on se reverra et quand ?
de quoi l’avenir sera fait ? etc… nous déclinons un dernier Ti Punch…il
faut être sérieux ! ce soir les quarts commencent…
C’est donc le mardi soir 2 avril à 17 heures
que nous quittons le mouillage en direction du Venezuela. Trois coups de klaxon
destinés à Ulrich et nous voilà partis……
Nous mettrons trois nuits et deux jours pour
arriver à Los Roques !
Forcement le mal de mer me rattrape vite et
comme d’habitude, les trente six premières heures de navigation sont très dures
mais ça passe au matin du deuxième jour. Là je peux enfin apprécier la
navigation, le ciel étoilé, les quarts de nuit …. Bref on reprend les bonnes
habitudes sauf que cette fois ci l’équipage se résume à Xavier et moi alors que
pour l’Atlantique Etienne était avec nous !
Les nuits, nous faisons donc des quarts de
trois heures , nos deux bateaux suivent le même rythme, la navigation se passe
bien dans l’ensemble avec un bon vent dans le bon sens et une mer variable.
Beltzha et Sayann restent toujours à vue ce qui simplifie bien les choses.
De notre coté, le moteur nous a fait très
peur, faisant d’un coup un gros claquement régulier… Une bielle ? Une
soupape ? Le diagnostique de Xavier s’orienterait plutôt vers un problème
d’air dans le circuit… La suite des évènements nous confirmera qu’il avait sans
doute raison Nous avons donc arrêté de l’utiliser, chargeant les batteries avec
le groupe électrogène. Puis à l’arrivée
au mouillage, réessai du moteur qui d’un coup arrête son gros claquement inquiétant
pour ronronner à nouveau comme une horloge. Tout semble rentrer dans l’ordre.
On le vérifiera quand même à Curaçao.
Vendredi 5 avril 2013
Au matin du troisième jour, nous jetons
l’ancre au mouillage de Crasqui !
Un mouillage idyllique, une mer turquoise, du
sable blanc …. Parfait, si ce n’est la petite appréhension de voir débarquer
la Guarda Costa …. Car pour la première fois de notre vie, nous sommes des
clandestins !! ….
En effet, les formalités de douane doivent se faire sur
le continent Vénézuélien et les taxes pour le parc naturel ne peuvent être
payées que quand on a un visa ! Or nous n’avons aucune envie d’aller
naviguer trop près des côtes Vénézuéliennes ou tant de pirates sévissent. Donc
nous n’avons pas de visa et pas payé de taxes pour le parc naturel, nous
verrons bien et s’il faut partir, nous partirons, espérant seulement ne pas avoir d’amende à payer.
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seuls au monde... |
Une après midi de balade sur la plage et de
baignades dans cette mer si belle nous remet complètement de notre navigation.
Une fois de plus, alors que quelques jours auparavant on se demandait ce
que l’on faisait là, sur ce bateau, au bout du monde (en tous cas loin de chez
nous), vomissant nos entrailles et étant si mal… On est heureux d’être là et on
ne regrette rien !!
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une petite chapelle sur la plage |
Samedi 6 avril 2013
Après une merveilleuse nuit de quasiment 12
heures, nous quittons notre mouillage pour aller jeter l’ancre près d’une autre
île : Sarki, (oui, je suis d’accord avec vous, les noms de ces îles n’ont
pas une consonance très espagnole..)
Durant cette petite heure de moteur, le déssalinisateur
nous lâche…là encore, Xavier et Laurent passeront le reste de la matinée à
trouver la panne… il y aurait de l’air dans la pompe sous pression… une petite
purge et le système repart…
Ici, nous sommes accueillis par des tortues
dans une eau toujours aussi turquoise, l’endroit est encore plus beau…
Lilou a
du mal à rester motiver pour faire son français… les tortues l’appellent, les
mouettes pas farouches la réclament… dure dure la vie d’une écolière sur
un bateau!!!
Après le travail et le déjeuner nous partons à
la découverte de l’île et des fonds sous marins. Ici certains poissons sont
énormes, nous n’avons jamais vu de poissons perroquets aussi gros, des noirs et
bleus, des rouges et marrons, ils sont juste à côté de nous… même les pélicans
et les mouettes font des escales prolongées sur nos annexes ou nos
bateaux !
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voici le resultat des talents d'une grande photographe:Gwendoline |
Nous sommes tellement loin de la civilisation, de la richesse ou
de la misère du monde et nous n’oublions pas de réaliser notre chance…
Nous décidons de rester là un jour de
plus !
Lundi matin, six heures trente, nous reprenons
notre navigation pour d’autres iles vénézuéliennes : Los Aves.
Le premier groupement d’iles est Los Aves de
Barlovento où nous sommes encore des clandestins. Nous mouillons devant l’islaSur,
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Baby Booby |
juste devant l’entrée d’une mangrove qui regorge d’oiseaux : de Fous,
de Baby Booby !
Là, nous faisons le tour en annexe et nous tombons sur
deux flamands roses… là … devant nous … c’est la premiere fois que nous en
voyons des sauvages. De toute beauté !
Une petite frayeur pendant que nous nous
régalons d’un beau Tazar peché par Beltzha… une barque semble s’approcher de
nous … la Guardia Costa qui semble tant effrayer d’autres auteurs de
blog ??? La barque se dirige vraiment vers nos bateaux et comme nous
sommes les seuls, le doute n’est pas possible. Et puis, ils nous montrent des
langoustes… «Cambio ? Rhum ? » Ouf ! ce ne ont que des
pécheurs avec qui nous troquons leurs langoustes cotre du Rhum !
Ils reviendront le lendemain matin nous
montrer leur requin et leur pêche du jour. Ils nous échangerons à nouveau un énorme
Mérou et des Cigales contre un peu de Rhum et quelques piles. Pour le troc,
nous pouvons faire confiance à Laurent…
Nous quittons ce mouillage pour nous diriger
vers Los Aves de Sotavento : deuxieme groupement d’iles où il existe une
base de la Gurdia Costa. Donc impossible d’y aller sans jeter l’ancre devant
l’Isla Larga et les appeler sur le 16. En plus, j’aimerais trop avoir un tampon
du Venezuela sur mon passeport.
Il y a une grosse houle, le mouillage bouge
beaucoup et est très inconfortable ; heureusement la Guardia vient à bord
pour faire les papiers. A mon grand désespoir, pas de tampon à mettre sur nos
passeport mais ce n’est pas tous les jours que l’on peut avoir une photo d’un
Guardia Costa armé d’une mitraillette sur notre bateau !!!
Apres ces
formalités, nous levons vite l’ancre pour aller mouiller devant Round Island,
un mouillage superbe où nous sommes toujours seuls au monde et nous profitons
de ce lieu hors de tout.
Le lendemain matin, après les cours de Lilou,
nous repartons pour un autre mouillage non loin de là et tout aussi
paradisiaque, devant Curriçaï, ou Long Island suivant les livres, que les
douaniers nous avaient recommandée. Encore une ile déserte rien que pour
nous !
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Eh oui!! c'est bien moi là bas au fond.... |
Elle fait tellement envie, que dans la matinée, j’y pars seule à la
nage.
Et puis, l’après midi, nous profitons encore à fond, ramassons des
coquillages et cherchons un certain endroit, décrit par l’oncle de Camille, qui
pourrait regorger de langoustes…En effet, nous pensons l’avoir trouvé : des
rochers qui affleurent l’eau, les plus à l’ouest, nous cherchons… nous
cherchons, mais en vingt cinq an elles semblent avoir déménagées ! (A ma
grande fierté, j’en trouve juste une petite).
Notre séjour vénézuélien touche à sa fin.
Un petit conseil à ceux qui partent
s’impose : surtout, ne manquez pas de vous arrêter dans ces deux
merveilleux archipels, il sen valent vraiment la peine.
Ce matin, jeudi 11 avril 2013, des étoiles
plein les yeux, nous mettons le cap sur Bonair, pour y retrouver la
civilisation…