Roatan, Honduras

Nous voilà à la fin de notre séjour aux Honduras, puisque nous allons quitter Roatan lundi matin pour nous diriger vers le Belize ! Plus qu'une semaine avant l'arrivée de nos premiers visiteurs : Jean Baptiste, Christylle, Paul et Octave !
Huit heures de moteur séparent Utila de Roatan... Et oui !! Encore du moteur puisque la seule petite brise présente nous souffle juste dans le nez ! Pour ne pas changer... (j'entends d'ici les voileux puristes ricaner.....)
Au début de l'île nous essayons de mouiller devant la ville de Roatan mais l'essai reste infructueux et, après trois tours dans la baie avec des fonds très irréguliers et pas un voilier en vue, nous reprenons notre route le long de l'île... Les cartes étant très imprécises, nous cherchons des mâts tout le long de la côte qui pourraient nous indiquer un quelconque mouillage.. Enfin, à l'aide des jumelles, nous les apercevons au loin... Vite, vite, nous piquons vers eux au milieu de nappes d'algues impressionnantes...des algues marrons faites de petites billes dures qui grattent la coque bruyamment.
Le mouillage semble bien abrité, entre plusieurs petites îles... Mais il faut y rentrer... Deux bouées rouges semblent m'indiquer l'entrée... Mais elles ne font que "sembler" car, à leur approche, nous entendons un plongeur crier, hurler, faire de grands signes pour nous dissuader de passer en nous indiquant une entrée plus loin !! Merci monsieur le plongeur !! (nous réaliserons plus tard que beaucoup de bateaux ont été tentés par ce passage entre les bouées...)
Nous jetons l'ancre à côté d'un bateau américain dont le propriétaire nous mettra un peu mal à l'aise : "vous savez, la semaine dernière deux bateaux ancrés à votre place ont décroché... Alors ce n'est pas prudent de rester là... Et ceci.. Et cela...." mais en plongeant voir l'ancre, je la trouve bien enfouie dans un herbier... Nous resterons donc à notre place mais non sans une certaine inquiétude à chaque bons coups de vent... Rien de pire qu'un mec qui vous met le doute à peine vous avez jeté l'ancre !!!
A priori le mouillage semble très calme, le premier grand salut nous vient des frèrots canadiens que nous sommes heureux de retrouver.. Et puis nous sommes très vite visités par des français qui ont leur bateau dans une petite marina juste à côté... Des bordelais... Tivolien de surcroît... Nous nous découvrirons plusieurs amis communs... Le monde est petit !!! Didier et Marie-Pascale sont des grands habitués du lieu, ils nous indiquent ainsi tous les coins sympas à découvrir...
Grâce à eux nous verrons le joli petit zoo sur Little fench Cay,

 de belles balades en PMT (Palmes, Masques et Tubas...),

Bain de bulles de plongeurs

d'énormes langoustes qui vous fixent en vous disant "tu peux approcher.. Je suis dans une réserve et tu n'as pas le droit de me pêcher !!"

des statues mayas englouties (juste entre mes fameuses deux bouées rouges !) 

Bref de quoi s'occuper pendant tout notre séjour !! 

Et puis, ici, tout est pratique... Le supermarché n'est pas loin et il y a des petites marinas avec wifi et de grosses machines à laver !!! Tout y passe : draps, serviettes, vêtements...
Encore une fois, nous ferons de bien sympathiques rencontres : d'abord nos bordelais sur leur Hydra Blue, puis nos frèrots canadiens dont je finis par apprendre les prénoms lors d'un sympathique Pot luck un soir à la marina de Jerry... Ralph et Earl. Ils nous concocteront un délicieux cocktail "Ceasar"... Genre de Bloody Mary à la canadienne !! Ils m'apprendront aussi à confectionner des beaux cookies contre les cafards, à base d'acide borique qu'ils me procurent gentiment ! 

Et puis il y aura aussi la rencontre avec Isabelle et Guy, à bord de leur catamaran Oxygène, nous passerons de belles soirées avec eux autour d'un délicieux rhum arrangé ou de gin tonic, avant qu'ils ne reprennent la mer pour le Panama ! 

Pour faire nos formalités de sortie du territoire, nous prenons un taxi pour Coxen Hole et, puisque je sais que cela intéresse certains de mes lecteurs marins, nous payons 35 lempiras (payés 50...) à la capitainerie et 220 lempiras à l'immigration (à savoir que l'entrée nous a seulement coûté 50 lempiras à la capitainerie d'Utila)
Nous revoilà prêts à repartir, encore une machine de linge à laver, le plein de gasoil, un Skype avec nos copains bordelais, un marché et nous quitterons ce mouillage calme.
Mais une question reste en suspend.... Le guindeau marche-t-il ?? Et bien, disons que la réponse n'est pas encore définitive... Au départ d'Utila il n'a pas marché et ce sont les gros bras musclés du capitaine qui ont fait le travail mais, les batteries étant aujourd'hui bien chargées... Nous espérons encore entendre le doux bruit de la chaîne qui remonte toute seule alors que les bras du capitaine ne font qu'appuyer sur un petit bouton marqué d'un" up "qui veut tout dire..... 

Ah !! J'oubliais !! Nous venons d'apprendre une bonne nouvelle !! Quatre amis bordelais viendront nous rejoindre au Belize le jour du départ de Valentine, le 27 mars ! Il sera alors temps de vous présenter Hélène, Christophe, Quitterie et Alain !

Départ du Guatemala, arrivée aux Honduras

Nous y sommes donc : tout semble prêt pour partir, du moins tout ce qui devait être fait au ponton... Le reste pourra se faire au mouillage !

Jeudi 23 janvier: après quelques manoeuvres de dégagement, Sayann sort enfin de sa vase pour reprendre la mer... Enfin "la mer" est un bien grand mot puisqu'il nous faut d'abord descendre le Rio avant de retrouver de l'eau salée ! Après un sérieux approvisionnement, nous quittons donc Gilbert et nos voisins allemands pour nous diriger vers le mouillage del Golfete.. Trois petites heures d'une navigation au moteur sur un... Lac, pour retrouver le mouillage si serein, si paisible où nous avions déjà fait un arrêt prolongé neuf mois auparavant. 

Nous y passerons quatre jours à faire du canoë dans les énigmatiques méandres de la mangrove, à nous baigner (et dire qu'au début on hésitait à se baigner dans le Rio ! ! !), à profiter de cet endroit si calme que seul le concert des singes hurleurs vient troubler et puis à y faire des rencontres aussi...

Puisque l'américaine, Meidhi, a fini de retaper son bar restaurant qui nous accueille chaleureusement le soir, pour un bon rhum !
Nous y ferons la connaissance de la volubile anglaise Sheila, de deux frères canadiens qui me gratifient joyeusement d'un "Hi sweetie !" le matin, de Ann et son mari, couple canadien qui navigue à bord de Dragon heart (trop beau ce nom !) et que nous prévoyons de retrouver au Belize et puis... Et puis... Il ne faut pas oublier l'imposant australien Peter dans les bras duquel Xavier disparaîtra quasi totalement quand Peter, dans un élan d'affection, après quelques bières, l'enlacera avec un "oh my dear friend" qui venait du fond du coeur ! ! Je crois que ce soir là, Xavier s'est senti tout petit petit dans ces bras là...

Lundi 23 janvier au matin : départ pour Livingston, embouchure du Rio Dulce et sortie du Guatemala ! Encore quelques heures de moteur entre les impressionnants murs de jungle et nous voilà au mouillage. Sur le Rio, nous depassons un bateau qui descend tant bien que mal à la voile... Ça sent la panne de moteur.... Nous le voyons enfin arriver au mouillage quelques heures plus tard où, après de difficiles tentatives, il jette enfin l'ancre...
A terre, nous allons retrouver Raoul, toujours aussi accueillant, c'est lui qui s'occupe de tous nos papiers de sortie du Guatemala ; nous n'allons finalement faire qu'une sortie temporaire du pays et devrons être de retour le 25 avril au plus tard ! Dans le bureau de Raoul nous retrouvons notre voileux sans moteur... Très bel  italien habitant la Toscane, quatre filles, il reprend son bateau après six ans au Guatemala et, en effet, son moteur est hs ! En quelques minutes on peut apprendre beaucoup de la vie des gens ! C'est fou ! Et quand c'est un bel italien qui vous la raconte.. Cela n'est pas désagréable !
Maintenant, il nous faut attendre la marée haute pour passer l'important haut fond qui barre la sortie du Rio... Demain 14 h !
Nous avons la chance d'avoir un tirant d'eau de 1 m70 qui nous permet de passer au ras du haut fond mais beaucoup de bateaux ont un tirant d'eau plus important... Il leur faut alors l'aide d'un petit remorqueur qui attache un câble en haut du mât et qui tire ainsi le bateau de façons à le faire pencher fortement afin que la quille se relève et que le bateau passe...
Nous avons eu le plaisir d'assister à ce remorquage si particulier... Impressionnant ! Je vous montrerai une photo...

Mardi, 13 h30 : nous quittons le mouillage en même temps que les frérots canadiens qui nous avaient rejoint et peu après notre ami italien.
Enfin la mer !!! La vraie !! Nous voilà partis pour 24 heures de navigation... Un bon vent nous permet d'etrenner la nouvelle grand voile, un peu plus creuse que l'ancienne mais tellement plus blanche ! 

Enfin nous naviguons vraiment ! Quel plaisir ! Quelle sensation de liberté !
Et puis le soir tombe, la nuit s'installe et ça... J'adore !
Malheureusement le vent tombe avec elle et il nous faut naviguer au moteur une bonne partie de la nuit ! Bonne nouvelle : aucun mal de mer n'est venu gâcher mon plaisir et ça, c'est vraiment cool ! 

Mercredi vers 14 h nous arrivons au mouillage d'Utila. Là, nous ferons très vite la connaissance de Miguel, le bourlingueur espagnol, le petit anneau à l'oreille, les soixante dix ans bien sonnés; Miguel navigue depuis 40 ans, deux tours du monde à son actif, peu d'endroits ont des secrets pour lui... Il nous explique tout sur l'île : la monnaie (le lempira), les bonnes adresses à connaître (quincaillerie, banque, immigration...), tout semble concentré dans l'unique rue du village, les gens sont accueillants et plus souriants qu'au Guatemala.

Nous profitons de cet arrêt pour réorganiser le rangement intérieur du bateau. Nous allons y vivre à 6 pendant un certain temps et j'aimerais bien que chacun ait un tout petit peu plus de place pour ranger ses affaires... Alors on vide un coin pour en remplir un autre, on essaie de tirer partie de chaque cm2... Et petit à petit on vide les armoires des cabines et une idée qui me trotte depuis longtemps dans la tête devient évidente : il faut installer des étagères dans les armoires qui ne sont encore que des penderies ! Nous partons donc à la recherche de quelqu'un qui pourrait nous couper du contre plaqué aux bonnes dimensions... Après quelques tentatives infructueuses nous trouvons enfin le quincailler de la rue en face de la capitainerie qui nous fait le travail pour le lendemain ! Reste au capitaine à visser tout cela et mes rangements sont prêts !

Dimanche : nous avons la visite d'un jeune quebequois qui vit ici pendant un mois pour y passer son diplôme d'instructeur de plongée, il est arrivé en canoë et nous passons un bon moment ensemble... Autour d'une bière, il nous raconte qu'il envisageait de changer de métier pour la plongée, mais il a finalement décidé de revenir à son métier initial... Jongleur de cirque !

Aujourd'hui, Lundi : Xavier a décidé d'installer une batterie à l'avant, sous notre couchette, batterie entièrement dédiée au guindeau qui, malgré sa nouvelle pièce, ne marche toujours pas... Nous passons la journée à tout installer.... Mais ce soir... Toujours pas de guindeau ! ! Un peu de moteur pour recharger les batteries et on aura la surprise de voir demain matin si ça marche ou pas... Mais le capitaine est très sceptique...

Demain matin nous quittons Utila pour une autre île des Honduras : Roatan ! Je vous y retrouverai avec joie !

Un petit mot plus perso pour remercier Loic de son message... Malheureusement je ne peux pas y répondre depuis mon téléphone ! Je me rattraperai dès que j'aurais du wifi !