Cela ne fait que vingt quatre heures que nous sommes aux San
Blas et je sais déjà que nous ne sommes pas prêts d’oublier cette escale…… Mais
peut être pas pour les mêmes raisons que les guides touristiques ou que
quelques avis lus dans d’autres blogs.
Mais commençons par le commencement...
Nous avons passés le lundi à Carthagène afin d’attendre que
le préposé à la douane nous rapporte nos passeports puis, vers dix huit heures,
nous pouvons enfin quitter le port avec l’aide du même plongeur qui nous
détache.
Viennent ensuite deux nuits et quasiment deux jours de navigation poussive.
Un bon début au génois et le reste au moteur pour finir avec le courant dans le
nez. Pas top !
A l'occasion, nous croisons une baleine...que nous avons presque pu caresser, mais nous la laissons poursuivre sa route ...
En plus nous ne sommes jamais complètement à l’aise à
pouvoir rester des heures en bas dans le carré, je suis dans un état un peu
nauséeux, mais pas trop non plus, je peux recommencer à lire après la première
nuit, mais seulement allongée !
Les quarts de nuit restent pour moi un immense
plaisir ! Je ne saurais jamais vous décrire ce que l‘on ressent, en tout cas
ce que je ressens (nous ne sommes pas tous dans le même cas) quand je me
retrouve seule, sous cette voute étoilée et sur cette immensité d’eau. Quelques
frayeurs dues à un cargo qui passe un peu trop près de nous ou à des lumières
que l’on n’arrive pas à localiser vraiment
viennent ponctuer nos quarts.
Nous arrivons enfin aux San Blas, sous des trombes d’eau.
Vous savez ? Ces cordes de pluie chaude qui vous trempent en une
minute !
Nous trouvons les prix élevés, on nous avait en effet conseillé de nous munir de petites coupures de un dollar, mais là on ne parle que de vingt dollars, nous déclinons leur offre.
Il est maintenant temps de faire l’entrée dans le pays de
Panama et là : première douche froide quand le responsable nous annonce
qu’il faut d’abord payer cent vingt dollars pour un visa de six mois… les
guides touristiques disent pourtant qu’il n’y a pas de visa à Panama ! et
le monsieur nous avertit dans un Espagnol difficile à comprendre qu’il nous
faudra aussi payer demain un permis de navigation !... mais nous n’avons
plus beaucoup de dollar ! Qu’à cela ne tienne, il prendra des
euros…
Toujours sous des cordes et un orage carabiné, nous reprenons notre
annexe avec Gwendoline, Laurent et Lilou pour retrouver nos bateaux respectifs.
Derrière le manteau de pluie on peut voir Beltzha… Mais ou est Sayann ?...
Nous réalisons en un seconde que l’ancre a dû décrocher et le bateau est parti…
et derrière lui, juste derrière, à quelques mètres, les
rochers affleurent l’eau…
Ah si cette annexe pouvait aller plus vite ! le
moteur donne ce qu’il peut…On a tous envie d’arriver vite au bateau et d’éviter
une catastrophe. « Le bateau flotte » crie Laurent ce qui signifie
« il n’est pas échoué »… pas encore!!. Nous sommes trempés jusqu’aux
os, le tonnerre continue à gronder avec force quand enfin nous atteignons la
plage arrière de Sayann, les garçons sautent littéralement sur le bateau,
Laurent à l’ancre, Xavier à la barre… Sauvés !!! Le bruit de la pluie est si fort que nous n'entendons pas si le moteur a démarré et il faut s'y reprendre à plusieurs fois...
Nous regardons les gros
rochers juste derrière nous et poussons un ouf de soulagement. Heureusement, l’ancre s’était accrochée à un
rocher et avait empêché le bateau de reculer d’avantage.
Nous rejetons l’ancre
au mouillage, nous sommes trempés, nous avons presque froid et seuls plusieurs
rhums pourront nous remettre d’aplomb.
La nuit se passe bien quoi qu’elle soit
rythmée par des coups de tonnerre d’une force incroyable. (Nous apprendrons par la
suite que dans un mouillage voisin, deux bateaux ont pris la foudre).
A écouter
un indien rencontré sur l’ile, « aux San Blas on peut se laver à chaque
changement de lune » Il nous a annoncé de la pluie encore pour demain et,
la nouvelle lune arrivant, le temps s’arrangera. Nous le croyons sur parole.
Outre les coups de tonnerre, la nuit sera ponctuée par la surveillance de
capitaine qui a maintenant une peur constante de décrocher.
Apres le petit
déjeuner, je le vois soucieux sur le pont … « on se rapproche beaucoup de
Beltzha, cela n’est pas normal… »
et encore un décrochage ! un !
On se cogne doucement car on est tous
sur le pont à pousser l’autre bateau… et il pleut, il pleut des cordes.
Nous
repartons mouiller un peu plus loin se jurant d’acheter une nouvelle ancre dés
que possible. Il faut vous préciser que nous avons une ancre plate qui
n’accroche pas forcement bien sur les herbiers à la différence d’une ancre
charrue.
Nous pouvons alors repartir à terre pour … payer à nouveau.
Encore cent quatre vingt treize dollars pour le droit de navigation qui est
valable un an puis un petit indien nous attend dans le bureau d’à coté pour
nous faire payer le Congrès Kuna, encore trente dollars !
Nous sommes
dépités. Nous pensions arriver au bout du monde et na pas avoir à y faire de
dépenses, or c’est l’entrée d’un pays qui nous a couté le plus cher.
Dans l’après midi, nous partons à la découverte d’une autre
ile plus peuplée.
Quelques indiennes nous accueillent en nous proposant leurs
Molas et bracelets divers.
Nestor arrive et nous fait visiter son ile, sa maison, l’école, la sale des rituels où nous apercevons un indien Kuna danser au milieu d’une assemblée etc.
Je ne peux pas dire que je m’y sente très bien car nous avons un peu l’impression de violer l’intimité de ces gens.
Et puis le fait qu’ils nous proposent sans arrêt leurs Molas et leur bracelets me gène.
Les indiens kuna sont majoritairement petits, nous sommes surtout impressionnés par les mollets des femmes qui semblent si fins, ornés de bracelet de perles oranges.
Elles portent des cheveux courts, coupés un peu « au bol » et ont une sorte d’anneau dans le nez et quelquefois un tatouage qui partage leur visage en deux. Elles ont souvent un air un peu dur et ne sont pas très souriantes, ni joyeuses. Je voudrais bien savoir ce qu‘elles pensent des ces touristes qui les regardent avec curiosité, à part qu’ils sont un gros porte monnaie à eux tous seuls.
La pluie n’arrête pas ! Tout est mouillé ou très humide…
rien ne sèche et le degré d’humidité dans le bateau est de quatre vingt pour cent. A la radio, nous avons des nouvelles de Cataquatre, ils sont dans un autre mouillage pas loin et ont essuyé un bel orage pendant la moitié de leur navigation.
Quelle n’est pas notre surprise d’y trouver un bateau avec un pavillon basque ! Peyo d’Hendaye vient nous faire un rapide coucou avant de repartir. Le jour suivant nous allons rejoindre Cataquatre aux Cayes Hollandaises.
Nous sommes heureux de retrouver Chloé, Vincent et Cesar et grace à eux, nous rencontrons les équipages des autres bateaux du mouillage : Scott et Tracy les australiens, Heidi et Lorenzo mexicains qui, comme Peyo, nous parlent de Panamarina, une petite marina tenue par des français où ils laissent leur bateau plusieurs mois. Cela nous intéresse et nous décidons de nous y arrêter en allant vers Colon. Ce serait aussi sympa d’y retrouver Heidi et Lorenzo et leur chien Placido.
Les journées se passent tranquillement : lecture (je
suis en plein Millenium et n’arrive pas à m’en décrocher), chasse sous marine,
snorkeling,découverte des iles alentour, pots chez les uns et les autres, un peu de gym aussi que j’ai tendance à laisser tomber ces derniers jours, mais il faisait si chaud !
Ce matin, 15 mai 2013, nous quittons les Holland Cays pour
aller à Porvenir mais Lorenzo nous informe que des orages sont annoncés pour
demain. La sortie faite (nous sommes encore allégés de dix sept dollars), nous décidons
de rester encore sur les San Blas, le temps que les orages passent, alors que
Beltzha reprendra sa route pour Colon.
Cataquatre nous suit au mouillage des Lemon.
Une fois de
plus, notre ancrage ne s’avère pas fiable . Vincent nous propose sa
deuxième ancre et après un changement un peu difficile (je vous passe les
détails de la manille rouillée qu’il faut scier, de la vis perdue au fond de
la baille, de Xavier qui s’esquinte la jambe) bref au bout d’un moment, amarrés
derrière Cataquatre, l’ancre est changée et nous allons mouiller un peu plus
loin, l’esprit plus tranquille. Merci Chloé et Vincent!
Ici, nous aurons la chance de pouvoir faire un tout petit peu de Wifi et de prendre quelques nouvelles. Mais le lendemain, agacés par le bruit du générateur sur l'ile et des travaux sur l'ile d'en face, nous partirons au mouillage de l'ile de Chichimé...où, une fois de plus, au petit matin, nous serons obligés de reposer l'ancre un peu plus loin, suite à un déplacement non prévu pendant la nuit.
Apres une deuxième nuit sans problème, nous partirons au petit matin en direction de Panamarina, voir s'il y a de la place pour y laisser le bateau....
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