Le Port de départ

Le Port de départ

dimanche 10 mars 2019

Bacalar

C'est décidé !  Nous lâchons quelques jours nos petites habitudes pour aller découvrir d'autres horizons !



Direction Bacalar où nous retenons une chambre pour quatre nuits par Airbnb... Après une demi heure du bac qui nous emmène à Cancun, nous arrivons à la station ADO (Autobuses Del Oriente ) et nous engouffrons dans un bus en direction de Chetumal.
 Ici, je pense que plus les bus sont modernes plus ils doivent justifier de l'utilité de leur clim qu'ils règlent toujours au maximum ou presque !!!
Cinq heures plus tard nous descendons à Bacalar, cinq heures passées très vite  à regarder Coco : un éclatant mélange de Disney et du Mexique (tout ce que j'aime), une description colorée et festive, un avant goût de Bacalar !!!


Notre location se trouve à un petit kilomètre du centre ville, très fonctionnelle, très propre bien qu'on ne puisse pas empêcher certains visiteurs de s'introduire...

Je HAIS les scorpions ! 

Nous allons beaucoup marcher pendant ces quatre jours et cela va nous changer !! Nous nous étions habitués à nos douze mètres de long et aux quatre à cinq pas que l'on fait pour aller d'un endroit à un autre du bateau.... Il faut se réhabituer mais cela nous fait du bien de bouger nos gambettes !

J'aime bien passer devant les maisons, une fois la nuit tombée, ce doit être mon côté "voyeur" qui ressort... Mais on peut ainsi voir comment les gens vivent; souvent, pour les plus pauvres, dans une seule pièce qui fait office de cuisine salle à manger et chambre avec des hamacs pendus et des matelas posés par terre; pour les plus aisés qui ont un salon on peut voir l'autel pour les défunts, le même que dans Coco : une statue de la Vierge, les photos des disparus, les bougies allumées... Quand je vous parlais d'avant goût tout à l'heure je ne pensais pas qu'il y aurait tant de similitudes....



Pendant nos allées et venues je trouve quelques jolies choses à photographier... Un tissage de fils électriques ..


Des chiens qui dorment sur un toit pour échapper un peu à l'écrasante chaleur ..



La belle église de San Joaquin



Bacalar : le nom vient d'une expression Maya "sian Ka'an Bakhalal" qui signifie  "là où le ciel est né"... (tout un programme !!)  On l'appelle aussi la lagune aux sept couleurs,  un pueblo magico, l'eau la plus turquoise du monde !! Tous les sites à propos de Bacalar regorgent d'adjectifs tous plus attrayants les uns que les autres !



  Nous déambulons donc dans les ruelles du village s'articulant autour du fort



et nous nous familiarisons vite avec le lieu, ses habitants souriants et accueillants !



 C'est vrai, l'eau y est turquoise, de toutes les nuances possibles, mais nous sommes de vieux blasés et avons déjà vu des eaux aussi belles du côté du Belize ! C'est là que je réalise que les avis plein d'extase ne viennent en général pas de gens de bateau... Il faut quand même reconnaître que la lagune est belle, mais....



 Comme son nom l'indique c'est une lagune donc des abords vaseux et pas de belles plages de sable !!



Dieu que nous sommes gâtés en France ! nous nous habituons trop vite à nos immenses plages de sable fin .. Ici c'est un charme différent !
Trop d'abords sont devenus privés comme partout et pour se baigner il faut trouver les deux pontons publics qui nous permettent de dépasser la vase pour se tremper dans une eau transparente mais pas profonde.



 Seules, les cenotes offrent des eaux profondes. Il y en a beaucoup de différentes au Mexique, c'est souvent un lieu très populaire qui grouille de monde surtout les week-ends, mais ici, à la Cenote de la Bruja, que nous atteignons après une bonne heure de marche, nous sommes seuls, l'eau y est fraîche, bleue marine et nous y prenons un bain des plus agréables !


J'avais mis quelques spécialités au programme de cette petite escapade... J'avais prévu une journée de location de vélos, une balade en canoë, aller voir les stromatolhites, le canal des pirates et le village des ménonites....
Nous louons donc des vélos pour la journée .. Aaaaah.... Des vélos sans freins!  À l'américaine... Vous savez ? Ceux sur lesquels il faut pédaler en arrière pour freiner.... Et je reste paralysée devant mon guidon tout nu... C'est vraiment nul .... J'arrive enfin à mettre mes craintes de vieille de côté pour me lancer prudemment tout en gardant le réflexe de serrer les mains au moindre danger...



Et nous allons nous détendre à la Cenote Azul où on peut enfin nager longtemps dans une eau douce, fraîche et profonde



Xavier profite de l'unique poteau pour prendre sa position "lecture /soleil "pendant que je reste un temps fou dans l'eau


Après la cenote j'avais prévu d'aller, poussée par une curiosité peut être un peu malsaine, dans un village menonitte du nom de Salamanca situé à une dizaine de kilomètres de Bacalar. Les mennonites sont l'équivalent des Amish, le mennonitisme est un mouvement chrétien évangélique anabaptiste. Les membres de la colonie refusent les progrès techniques, ils portent des vêtements et vivent hors du temps, ils se déplacent en carriole à chevaux et cela m'impressionne. Mais, après avoir lu pas mal d'articles à leur sujet, relatant leur manque de communication évident, je pense que cela ne m'apportera pas grand chose d'aller chez ces gens qui ne sont pas prêts à nous accueillir et n'ont aucune envie de nous voir, ça ne mérite pas dix kilomètres en vélo ... Sans freins !! Un bon farniente à la cenote me contentera amplement !!!




Le soir la place centrale s'anime, les marchands de marquesitas s'installent et nous pouvons nous régaler de ces spécialités : entre crêpe et gaufrette remplie de Nutella et banane (enfin ça c'était la mienne mais la classique est remplie de fromage de Hollande ! C'est moins drôle !!) 


Ah le 22 février tombe pile cette semaine !! il y a plein de choses à fêter je crois ce jour là !! Alors à toi Serge !!! 


Le lendemain, je tanne Xavier pour aller faire du canoë, il nous reste des choses à découvrir.... Le canal des pirates et les stromatolhites .. Haha !! Vous ne savez pas ce que c'est ?? Moi non plus rassurez vous....
Restez avec moi pour en apprendre plus ...
(je ne sais plus quoi faire pour fideliser mes lecteurs !!!)



Mais ce matin le vent souffle fort et mon prudent de mari me met en garde...
"On va vraiment avoir des difficultés en canoë, il y a trop de vent, on ne pourra pas aller où on veut !!" la raison l'emporte sur mon envie de me dégourdir les bras après les jambes...
- Alors on prend un tour en lancha pour touristes ! (tout ce que Xavier aime)
Ouf, il est d'accord !
Je ne sais pas comment nous avons choisi  Armando qui travaille pour le restaurant " El pez de oro "parmi les dizaines de rabatteurs qui vous proposent des tours en lancha mais si un jour vous devez découvrir cette lagune c'est avec lui qu'il faut le faire ...


Nous embarquons donc, une dizaine dans une lancha, gilets obligatoires,certains avec la glacière pour les bières... je sens mon Xavier un peu réticent face à ce genre de sortie attrape touristes...
- Le tour doit durer deux heures nous annonce Armando : cenote, puis cenote encore (on voit bien le trou profond bleu marine au milieu de l'eau turquoise), bain depuis la lancha





 et puis bain pour aller voir les fameuses stromatolhites..

Un stromatolithe, ou stromatolite (tapis de pierre, en grec), est une formation rocheuse calcaire formant des massifs en chou-fleur. Les plus anciens datent de 3,5 milliards d'années...Etc... Etc ..




Alors ça c'est très beau à savoir mais le mieux c'est de voir Armando se métamorphoser littéralement en nous parlant des stromatolhites, il arrive même à m'intéresser !!!
On touche ces drôles de pierres, on les caresse et Armando nous explique qu'elles produisent plus d' oxygène qu'un arbre
- Tu viens le matin très tôt ou le soir, quand l'eau et calme et tu verras les bulles qui sortent de leur centre pour éclater à la surface, elles vivent...
C'est presque émouvant de voir cet homme parler ainsi de ses pierres, avec une fierté incroyable .. Et ce n'était que le début ...
Direction le canal des pirates ! Nous arrivons dans ce qui pourrait être qualifié de piscine publique, des dizaines de lanchas assistent à la baignade de leurs gringos dans les eaux cristallines, Armando ne s'arrête pas contrairement aux autres , manœuvre entre les badauds et semble attendre.... On ne comprend pas vraiment puis il nous montre la vedette de la police de la mer..
- Attendons un peu ! nous dit il, énigmatique.
Alors que la vedette s'éloigne, Armando engouffre notre lancha dans un petit canal, tout doucement il zigzague entre les hauts fonds et nous dit " Maintenant on est tranquille, vous pouvez enlever vos gilets de sauvetage et profiter : voici le vrai canal, celui qui relie la mer des caraïbes à la lagune et où les pirates venaient se planquer .. Peu de gens le connaissent comme moi, je suis capable de le traverser les yeux fermés, j'y ai passé mon enfance ..  Là où les autres lanchas s'arrêtent, c'est pour les touristes mais ici c'est du vrai, du pur et personne n'y vient .. "


L'émotion est bien présente, nous sommes tous heureux qu'Armando nous permette de partager ce moment avec lui, inoubliable ! pas un bruit, nous glissons au milieu d'un paysage désertique, impressionnant !! Quelle chance nous avons eu de tomber sur lui !! Merci Armando !



De retour à la civilisation, nous apercevons un petit groupe d'enfants menonittes, tous habillés avec leurs salopettes en jean noir et leurs chemises à carreaux, tous blonds, presque blancs avec un teint très pâle....




Peut-être que les parents refusent toute avancée technique mais en tous cas, ils laissent leurs enfants traîner toute la journée car nous les croiserons plusieurs fois pour en retrouver un littéralement scotché devant la télévision du glacier !




Le retour à Isla Mujeres approche, il est temps de trouver un magnet /souvenir ! La vendeuse nous avertit que le carnaval va passer par la grand rue .. En effet quelques instants plus tard, la place centrale se colore de dizaines de costumes, tous magnifiques : des adultes, des enfants, des vieux, des maigres, des gros... Tous joyeux et heureux d'être là !












Ici, on a l'impression que les complexes n'existent pas ; d'un côté je trouve cela super mais il y a un revers à la médaille : je pense que cette absence de complexes provoque un laisser aller flagrant autant sur le plan physique, vestimentaire que sur le plan relationnel ... Je ne sais pas trop comment vous expliquer mais j'ai l'impression que dans l'ensemble on se fiche de l'image de soi que l'on renvoie aux autres mais on se fiche aussi des autres ... Et ça c'est dommage ! Après cela n'est que mon opinion personnelle et elle n'est pas vraie pour tout le monde 


Au détour d'une rue, un groupe se précipite sur moi pour m'entraîner au rythme de leur samba ! Tout le monde rit, chante, danse ! C'est la fête ! C'est le carnaval de Bacalar !




Ici, comme partout au Mexique, elle est omniprésente ... Tee shirt, mug, affiches... Une figure mexicaine dont peu de touristes connaissent la vie difficile et ses peintures torturées... Frida Khalo dont j'aime particulièrement cette représentation qui orne un bar de la place !


Nous revenons à bord de Sayann  contents d'avoir fait un break au milieu du break...   Prochain voyage :. Los Angeles ! 

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