Le Port de départ

Le Port de départ

jeudi 24 mars 2016

Mouillages Belize, Mars 2016.

Placencia...



Après avoir fait le tour du mouillage, nous repérons un espace libre pas loin de nos amis, Lucien et Françoise sur Clown... quelques brasses et nous voilà réunis autour d'un bon jus d'orange! On échange les nouvelles, où on a été, les problèmes qu'on a eu etc...


Nous reprenons vite les habitudes "citadines" et filons boire un bon "frappaccino" dans le meilleur café de Placencia sur les tables en palettes décorées et avec un très bon wifi qui nous permet de retrouver les enfants sur skype!


 Les journées passent très vite entre les marchés, les cafés, les délicieuses glaces, les apéros avec les copains et une semaine s'écoule tranquillement... enfin avec quelques émotions quand même...

 En effet , un jour alors que je me préparais à apporter le linge à laver à la "laundry" du coin, Xavier est encore en bas, je grimpe les marches menant au cockpit et je me retrouve nez à nez avec.... un serpent... un immense serpent vert fluo qui me fixe, dressé, sans bouger! il a tellement l'air irréel de par sa couleur et sa position immobile que j'imagine un instant que c'est un jouet en plastique que nos petits enfants auraient pu avoir laissé sur le bateau à leur dernier passage...Xavier l'aurait mis là pour me faire peur? ce n'est pas son genre!  j'hésite vraiment à le prendre dans ma main et puis, comme par acquis de conscience, je demande:
 - pourquoi as tu mis ce serpent là pour me faire peur?
 - quel serpent?
 Il monte à toute vitesse et me dit brusquement alors que je m'apprêtais à le prendre dans ma main:
- surtout ne bouge pas, c'est un vrai!
Plus d'un mètre cinquante de long, d'un vert pomme presque fluorescent, extraordinaire, confortablement installé sur la table du cockpit, la queue nonchalamment entourée autour de la barre, la tête fièrement dressée, immobile, il m'observe pendant que je me tétanise...

En une minute Xavier attrape la raquette à moustique et lui balance un grand coup sur la gueule... Il repart alors tranquillement et après un nouveau coup de raquette sur la queue il glisse jusqu'à la mer!
Comme nous nous préparions à partir, mon téléphone était malheureusement déjà dans le sac à dos et je regrette d'avoir loupé une magnifique photo parce que, il n'y a pas à dire, il était magnifique! mais quelle peur!
C'est incroyable de voir un tel serpent sur un bateau en plein milieu d'un mouillage! car c'était un serpent de terre et après recherches, je peux même vous dire que c'était un "Oxybellis fulgidus" plus communément appelé "green vine snake" par les anglo saxons ou "paranobia" par les brésilens ou encore "cobra verde" ou "cobra papagaïo".
Les morsures de ce serpent liane peuvent entraîner une envenimation mais il ne mord généralement que si on le touche!!... bien m'en a pris de demander à Xavier pourquoi il m'avait fait une blague qui ne lui ressemblait pas!

Problème plus technique: le moteur de l'annexe montre d'importants signes de faiblesse...Xavier entreprend donc de nettoyer son beau carburateur, de changer sa jolie bougie... bref de lui donner un coup de jeune mais, après son relooking, impossible de le redémarrer! et c'est en lui remettant sa vieille bougie qu'il ressuscite enfin! comme quoi.......



Nous étudions les cartes pour prévoir une virée dans les mouillages plus au sud de Placencia mais côté continent (pas barrière de corail...il n'y aura donc vraisemblablement pas de langoustes!) Et lundi nous partons pour Palmetto cay, à peine deux heures de navigation pour se retrouver encore une fois hors de tout! Puis "No name's point"," Newhaven" etc... pas un bateau, pas un pécheur, pas âme qui vive!!


Nous sommes vraiment seuls au bout du monde et nous menons la vie de Robinson pendant une semaine...
Une nuit, vers trois heures du matin, je réalise que Xavier a quitté le lit...je l'appelle... pas de réponse...je m'inquiète et me lève pour le trouver assis dehors, une torche à la main, inquiet
- c'est le bruit d'un moteur qui m'a réveillé, m'explique-t-il, et puis soudainement plus rien, je n'ai pas entendu le moteur s'éloigner, c'est pour cela que je suis monté voir et en effet, regarde, il y a un mec dans une barque qui éclaire de temps en temps le bateau avec une lampe et à d'autres moments il éclaire la mer mais c'est quand même très curieux...
En effet, pas loin du bateau, je vois sa lumière dans la nuit noire, dans un silence total c'est carrément flippant... nous l'éclairons à notre tour pour lui faire comprendre que nous sommes bien réveillés mais honnêtement nous n'en menons pas large.. après un moment qui nous semble très long, il finit pas s'éloigner et nous regagnons notre couchette... c'est dans ces moments là qu'on réalise qu'il pourrait arriver n'importe quoi dans des mouillages si déserts...


Ici, toutes les îles ne sont que de la mangrove et on ne peut même pas les approcher en annexe...seule l'une d'elles est bordée de sable blanc , une longue plage où il fait bon se dégourdir les jambes! Ces îles de cartes postales semblent toujours paradisiaques au premier abord


 mais dès qu'on avance un peu on se retrouve au milieu d'une véritable poubelle... des centaines de tongs, un nombre incalculable de bouteilles en plastique, des tonnes de plastique.... désolant!


Mais ça fait quand même plaisir de se retrouver sur la terre ferme!


 Nous naviguons donc entre ces cayes par un petit vent et un beau soleil bien agréable,accompagnés par un couple de dauphins qui s'en donne à cœur joie avec l'étrave du bateau,


 Bien que nous ayons étudié nos chemins à l'avance il faut quelquefois naviguer à vue, chausser les lunettes polarisantes (moi qui n'aime pas les lunettes de soleil!!!) afin de voir où se trouvent les rochers pour louvoyer entre."Plus à droite capitaine!! vite à gauche!!Là, une série de rochers!..." on s'amuse tout en serrant les fesses!


 Les prévisions météo ne sont pas très bonnes pour la fin de la semaine alors, après six jours de solitude nous décidons de rentrer à Placencia pour y passer quelques jours, faire un ravitaillement, des skypes et repartir... sans doute plutôt vers le nord cette fois ci, histoire de se rapprocher de la barrière de corail pour y faire quelques plongées et y chercher des langoustes...
 En effet, la météo ne s'était pas trompé...il pleut... un vrai crachin.... le mouillage devient alors tellement calme! Il prend des allures de Bretagne! plus une annexe de sortie, chacun sur son bateau!!

Les apéritifs me semblent un peu trop répétitifs, ti punch, ti punch et ti punch alors... Notre chère Hélène n'étant pas là cette année pour  préparer de délicieux breuvages, je me lance dans la recette de "Pina colada", "Adios motherfucker", "Afterglow sunrise" et autres qui agrémentent nos soirées pluvieuses!!


 La pluie au Bélize c'est pas terrible alors il faut bien se remonter le moral!!!



1 commentaire:

  1. Toujours passionnant tes articles Isabelle! Merci de nous faire rêver
    avec vous.... ( sauf peut être avec ton serpent) !!!!! On vous embrasse
    très fort. Continuez à vous régaler et à nous en faire profiter. Bénédicte

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