Guatemala janvier 20 15

Après quelques 28 heures de voyage, nous nous retrouvons neuf mois en arrière à l'hôtel Spring de Guatemala city où Yéyé viendra nous chercher le mercredi 7 janvier au matin pour nous ramener en cinq heures de route sur le Rio Dulce. Enfin nous retrouvons Sayann, un peu moisi, très humide mais en bon état... Il n'attendait que nous ! Nous sommes aussi heureux de retrouver Gilbert qui en a pris bien soin pendant notre absence !

Cela fait maintenant une semaine que nous sommes à bord de Sayann, toujours au ponton de la sympathique marina de Gilbert et Yéyé... Il nous a fallu perdre nos habitudes de citadins pour en reprendre d'autres bien moins confortables !
Adieu les brushings du matin, le maquillage, les ongles longs bleus, verts ou roses... Adieu le large lit chaud et accueillant, les douches interminables... Nous revoilà à l'état naturel, très naturel pour ne pas dire un tantinet primitif... Et, croyez moi, cette métamorphose n'est pas des plus faciles !! L'âge y serait il pour quelque chose ??? Je me garderai bien de répondre à cette question....
Nous reprenons malgré tout nos marques assez vite mais le Guatemala n'est pas celui que nous avons laissé en avril : aujourd'hui ce n'est pas le Guatemala ensoleillé, écrasé par une moiteur étouffante dont le Rio s'étire tranquillement comme alangui par une lourde chaleur... Non... Aujourd'hui c'est la pluie, les cordes, le déluge... Fronteras, le village où l'on peut aller se ravitailler en annexe au fond du Rio, n'est qu'une immense mare de boue où l'on patauge tous allègrement les pieds nus couverts de boue ! Heureusement l'ambiance de la ville n'a pas changé...

Fronteras grouille de monde, gai, bruyant, coloré, bariolé même, animé d'étals en tous genres, de camions qui klaxonnent à tout va, de musique assourdissante mais je m'y sens toujours aussi bien..

Cette humidité ambiante n'est pas faite pour nous faciliter les choses : tout le linge moisi passé à l'eau de javel ne sèche pas, les moustiques s'en donnent à coeur joie sur nos peaux trop fines, trop blanches, nous nous battons contre de minuscules bestioles qui envahissent tout, même les aliments... Peine perdue ! J'abdique ! Je déclare leur victoire et avale mon ti punch alors qu'elles n'ont pas survécu au traitement du rhum et flottent à la surface... (elles étaient dans le sucre..)

Mais humidité ou pas... La remise en état du bateau reste à faire et Xavier s'y attelle avec courage... (ou pas..)

  Guindeau avec sa nouvelle pièce, à remettre en route et, bien que les branchements causent quelques insomnies au capitaine, la réussite est totale !
Génois à recoudre (Luiggi, le voilier le plus proche s'en occupe)
Nouvelle grand voile à mettre en place (quel plaisir cela va être de l'etrenner !)
Vidange du moteur à faire
Batteries à vérifier
Et tout un tas de choses à entretenir régulièrement...
Et puis on partira enfin...

Mais on a toujours des surprises lors des remises en état des bateaux après un long hivernage... Et voilà le vase d'expansion du groupe d'eau qui pète... Allez trouver une telle pièce au Guatemala... Même pas en rêve !! Gilbert trouvera bien à la faire ressouder... Mais la soudure ne tiendra pas !!! Il va falloir mettre nos premiers visiteurs à contribution pour qu'ils nous rapportent la pièce de France !! En attendant on pourra quand même avoir de l'eau à condition de surveiller la pompe...

Il nous tarde de partir naviguer, de retrouver notre liberté, alors on profite de chaque trouée bleue dans ce ciel un peu triste pour avancer les travaux extérieurs !
Il nous tarde de retrouver la chaleur, le soleil, la mer, les mouillages sauvages...

Bonne nouvelle !! Quatre de nos enfants vont venir nous rejoindre au Belize où nous resterons sûrement un bon moment.
Dans un premier temps, Jean Baptiste, sa femme Christylle, et leurs deux enfants Paul et Octave viendront fin février pour une quinzaine de jours puis le 7 mars, les premiers repartiront et ce sera au tour de Gabriel, sa femme Ghislaine, Grégoire et Valentine de nous rejoindre !
Nous serons six sur le bateau pendant un mois (moi qui le trouve déjà trop petit à deux !!) ce sera juste mais après tout il a été conçu pour ce nombre là !!

J'espère vous retrouver la prochaine fois  sur un mouillage quelconque, au soleil, les pieds dans l'eau....